Qui est contre la panthéonisation de Robert Badinter ?

Qui est contre la panthéonisation de Robert Badinter ? Le décès de l'ancien ministre socialiste a déclenché une émotion quasi unanime. Mais certaines formations politiques s'opposeront-elles à sa panthéonisation ?

De Jean-Luc Mélenchon à Marine Le Pen, en passant bien sûr par Emmanuel Macron, la classe politique a salué la mémoire de Robert Badinter, décédé vendredi 9 février. L'ancien ministre de la Justice socialiste a été reconnu, au-delà de sa famille politique, comme une figure incontournable du XXème siècle et comme le père de l'abolition de la peine de mort. Au point que la question de sa panthéonisation a très vite été posée. Mais cette perspective fait-elle autant l'unanimité ?

Le premier secrétaire du parti socialiste Olivier Faure a adressé mardi 13 février une lettre à Emmanuel Macron pour plaider l'entrée de Robert Badinter au Panthéon. L'idée a déjà fait son chemin dans l'esprit du chef de l'Etat, à en croire son entourage, qui a confié à Franceinfo que le sujet avait été évoqué avec la famille de l'ancien garde des Sceaux. "C'est, comme toujours, un choix qui appartient à la famille et uniquement à la famille", rappelle cependant une source proche du président.

"L'incarnation de cette gauche de la culture de l'excuse"

Qui pourrait s'opposer à la panthéonisation de Robert Badinter ? Pour l'heure, une seule figure de l'avant-scène politique a clairement dit y être défavorable : la tête de liste du parti Reconquête aux européennes, Marion Maréchal. "À partir du moment où je suis en désaccord avec son bilan politique et les choix politiques qui ont été les siens, je ne vais pas vous dire que je suis pour sa mise au Panthéon", a déclaré l'ancienne députée RN sur BFMTV dimanche 11 février.

Tout en reconnaissant à Badinter "un certain talent oratoire" et "des grands combats", Marion Maréchal a décrit son bilan au ministère de la Justice comme "l'incarnation de cette gauche de la culture de l'excuse, de la fin de la politique répressive, des peines alternatives dans les prisons, qui d'ailleurs, lorsqu'il abolit la peine de mort, ne met pas en place de véritable peine alternative dissuasive."

"L'abolition de la peine de mort fut une erreur"

Même discours du côté du patron de Reconquête Eric Zemmour, qui a souligné lundi sur France 2 des "désaccords de fond" avec Robert Badinter, "le ministre de la Justice qui a accéléré le laxisme de la justice", selon ses mots. Zemmour a même jugé que "l'abolition de la peine de mort" avait été "une erreur" car elle avait "a sapé la hiérarchie des sanctions". L'ancien candidat à la présidentielle ne s'est cependant pas prononcé sur l'idée d'une panthéonisation.

Pour l'heure, les Républicains et le Rassemblement national ne se sont pas non plus officiellement exprimés sur le sujet. "On pouvait ne pas partager tous les combats de Robert Badinter, mais cet homme de convictions, fut incontestablement une figure marquante du paysage intellectuel et juridique", écrivait Marine Le Pen sur X vendredi dernier. Au point de soutenir son entrée au Panthéon ? La présidente du RN ne devrait pas pouvoir longtemps échapper à la question.