Qui est le "député de l'année" ? Un prix récompense un macroniste en colère

Qui est le "député de l'année" ? Un prix récompense un macroniste en colère Sacha Houlié, élu de l'aile gauche de la majorité, va être sacré député de l'année ce jeudi 15 février 2024. Une récompense qui arrive après les faux espoirs nourris par le Premier ministre de sa nomination au gouvernement.

Une récompense prestigieuses aux airs de prix de consolation. Sacha Houlié va recevoir le prix du député de l'année du Trombinoscope, cérémonie annuelle qui sacre les personnalité politiques, ce jeudi 15 février. Le député de la majorité est sans doute salué pour son travail parlementaire, notamment celui abattu en tant que président de la commission des lois pour l'examen du projet de loi immigration.

La récompense est belle, d'autant plus pour l'un des rares élus produits de la méritocratie qui s'est hissé de la classe moyenne jusqu'à l'Assemblée nationale. Lauréat d'un Prix du Trombinoscope, Sacha Houlié côtoie les autres personnalités primées dont Gabriel Attal sacré ministre de l'année ou encore les présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale. Mais à un moins d'une semaine de sa déception de ne pas rejoindre le gouvernement, la récompense pourrait raviver l'amertume du député.

Sacha Houlié a vécu l'ascenseur émotionnel à plusieurs reprises durant les semaines précédant le remaniement. Le député issu de l'aide gauche de la Macronie n'avait pas hésité à exprimer son opposition au projet de loi immigration et avait même décidé, contre les consignes présidentielles, de voter contre l'adoption du texte. Cet affront à l'autorité du chef de la majorité l'avait, selon lui, condamné à ne pas être nommé ministre lors du remaniement. Mais Gabriel Attal, tout juste installé à Matignon, avait fait renaître ses espoirs en demandant dans un SMS au député et rapporté par Les Echos : "Qu'est-ce qui t'intéresserait ?" Sacha Houlié, ambitieux visait l'Education et les Sports.

"L'impression d'avoir été pris pour un imbécile"

La première vague du remaniement n'a pas signé la nomination du député au super-ministère, mais il croyait encore à sa promotion même en tant que ministère délégué chargé des Sports lors des dernières annonces. A l'approche de la fin du remaniement l'espoir était encore là pour les Sports, mêmes si les profils de François Bayrou et Nicole Belloubet lui étaient préférés pour remplacer Amélie Oudéa-Castéré donnée sur le départ. Il n'était pas le seul à juger sa nomination crédible comme en témoigne un message de Nicole Belloubet la veille du remaniement également relayé par Les Echos : "Est-ce qu'on aura le bonheur d'entendre ton nom demain ?" Un quart d'heure plus tard que le couperet était tombé et douchait les espoirs du député.

"J'ai eu l'impression d'avoie été pris pour un imbécile" avait réagi le député auprès du journal après avoir reçu un message de Gabriel Attal - qui avait lui-même placé la graine de l'espérance dans la tête de Sacha Houlié - pour le prévenir : "Sur Sports, cela aurait vraiment eu du sens, mais on est parti pour garder Amélie Oudéa-Castéra jusqu'aux JO pour qu'elle délivre". Le Premier ministre avait justifié la décision par un "gros sujet femme hypercompliqué" et avait donné au député à voir plus loin pour une éventuelle nomination après le rendez-vous des Jeux olympiques.

Sacha Houlié n'a depuis pas spéculé sur sa possible entrée au gouvernement un jour. Il avait expliqué aux Echos avant l'annonce du remaniement, qu'il avait déjà refusé un poste gouvernemental en juillet 2023 pour éviter d'être sous la tutelle du droitier Gérald Darmani. Il estimait d'ailleurs que "c'est le Parlement qui [lui] correspond le mieux" : "Je suis libre ; je n'aime pas qu'on me dise ce que j'ai à faire ou qu'on me fixe mon agenda ; j'aime bien faire un coup de gueule quand j'ai envie de le faire." Sans tirer un trait sur ses ambitions, le député va donc continuer d'œuvrer au Parlement, où son travail est récompensé, en attendant de peut-être un jour être sacré ministre de l'année.