Alexeï Navalny et ses positions politiques controversées

Alexeï Navalny et ses positions politiques controversées L'opposant numéro un de Vladimir Poutine s'est éteint ce vendredi 16 février. Conservateur, nationaliste, Alexeï Navalny était également un militant engagé contre le pouvoir russe.

Ce vendredi 16 février 2024, l'homme de 47 ans a rendu son dernier souffle dans le centre pénitentiaire de Kharp, dit le "loup polaire", situé dans l'Arctique russe, où il purgeait une peine de 19 ans de prison pour "extrémisme". S'il était le principal opposant à Vladimir Poutine en Russie, Alexeï Navalny laisse derrière lui un parcours politique atypique voire énigmatique sur certains points. À la fois anti-élites, star des réseaux sociaux, il a parfois fait les gros titres pour des prises de position pour le moins contradictoires. 

Alexeï Navalny proche de la mouvance nationaliste

Avocat de formation, Alexeï Navalny intègre le parti d'opposition libéral en 1997, un mouvement dont il sera exclu, dix ans plus tard, pour des prises de position nationalistes. Au début des années 2010, Navalny apparaît dans des rassemblements comme la Marche russe, aux côtés de militants ultra orthodoxes, nationaux-bolchéviques et autres sympathisants néonazis.

En 2011, il créé le Fonds de lutte contre la corruption (FBK). Son financement provient de dons privés et lui permet de remettre en cause le régime en place, traquer les détournements dans les sociétés publiques et la corruption dans les grands groupes russes. Ce "FBK" bénéficie d'un budget de plus de 28 millions de roubles en 2014, et génère des millions de vues sur Youtube. De quoi asseoir la notoriété et la popularité de Navalny auprès du grand public.

Déclaré inéligible en 2018

Par la suite, il s'engage dans un nouveau combat avec le "parti des voleurs et des escrocs" pour dénoncer les éventuelles fraudes électorales pendant les élections législatives de 2011. Lors de sa candidature à la mairie de Moscou en 2013, il obtient officiellement 27 % des suffrages. Le recompte des voix demandé n'y fera rien. Il ne sera pas élu. C'est la dernière fois qu'Alexeï Navalny est autorisé à participer à un scrutin. Sa candidature à l'élection présidentielle de 2018 est rejetée par la Commission électorale centrale pour une condamnation à cinq ans de prison avec sursis pour détournement de fonds dans une affaire datant de 2009. 

En 2018, l'homme politique se disait "fier" de ce qu'il avait entrepris pour rassembler "les branches traditionnelles de l'opposition en Russie, libérale et soit-disant nationaliste" auprès de l'AFP. Il n'a aucun souci à assumer "des vues conservatrices" concernant la politique migratoire de la Russie. Il souhaite notamment la mise en place de visas pour les ressortissants des ex-républiques soviétiques d'Asie centrale. Une zone qui contribue pour beaucoup à l'immigration économique du pays.