Au lendemain de la mort de Navalny, la campagne présidentielle s'ouvre en Russie : un boulevard pour Poutine

Au lendemain de la mort de Navalny, la campagne présidentielle s'ouvre en Russie : un boulevard pour Poutine La campagne officielle de l'élection présidentielle débute ce samedi, un mois avant un scrutin promis à Vladimir Poutine.

Tragique coïncidence. Hier, le monde apprenait la mort du plus célèbre des opposants russes à Vladimir Poutine : Alexeï Navalny, brutalement décédé dans le centre pénitentiaire où il purgeait une peine de 19 ans de réclusion. Ce samedi 17 février, la Russie entre officiellement dans la période de campagne électorale en vue de l'élection présidentielle, dont le premier tour se déroulera du 15 au 17 mars. Un scrutin dont l'issue ne fait presque aucun doute.

Si second tour il devait y avoir, celui-ci devrait se tenir le 7 avril. Mais en Russie, les seconds tours sont rares. En 2018, Vladimir Poutine avait rempilé pour un mandat en récoltant dès le premier tour 77% des voix. Depuis la réforme constitutionnelle de 2020, le président sortant est autorisé à se représenter pour deux mandats supplémentaires. Une réforme à laquelle s'était farouchement opposé... Alexeï Navalny.

Son seul opposant sérieux voit sa candidature rejetée

Aucun candidat sérieux ne se présente face à Vladimir Poutine. Le seul opposant digne de ce nom, le député Boris Nadejdine du parti Initiative civile, a vu sa candidature rejetée par la Commission électorale russe le 8 février, en raison d'irrégularités supposées dans la collecte des 100 000 signatures de citoyens requises pour participer au scrutin. Un destin qui rappelle celui de la candidature d'Alexeï Navalny, rejetée par cette même Commission électorale en 2018.

Les trois autres candidats en lice sont issus du Parti libéral-démocrate, du Parti communiste et de Nouveau Peuple. Ces trois formations, quoique officiellement dans l'opposition, soutiennent en réalité les grandes lignes de la politique de Vladimir Poutine au Parlement. Leurs représentants ne montrent pour l'heure aucune volonté réelle de faire de l'ombre au président sortant dans cette campagne. A 71 ans, ce dernier devrait donc sans mal rempiler pour un nouveau mandat, qui lui permettra de rester en poste au Kremlin au moins jusqu'en 2030.