Face aux syndicats, Emmanuel Macron renonce au débat très critiqué du Salon de l'agriculture

Face aux syndicats, Emmanuel Macron renonce au débat très critiqué du Salon de l'agriculture Alors que le Salon de l'agriculture ouvre ses portes ce samedi, Emmanuel Macron a finalement décidé d'annuler le grand débat avec les acteurs du secteur, qui s'en désolidarisaient un par un.

Le salon de l'Agriculture démarre ce samedi 24 février. Emmanuel Macron sera présent pour l'ouverture et devrait rester au moins deux heures sur place. Il voulait profiter de cette occasion pour débattre avec les acteurs du secteur après les importantes manifestations des agriculteurs qui ont ponctué le mois de janvier. Le président devait ainsi s'entretenir avec des agriculteurs, des syndicats (FNSEA, Jeunes agriculteurs, Confédération paysanne...) mais aussi des représentants d'associations ou de la grande distribution (Lidl, Leclerc...) selon Franceinfo.

Même avant d'avoir commencé ce débat divise déjà. En cause ? L'invitation des Soulèvements de la Terre (SDT), un collectif écologique radical que le gouvernement voulait dissoudre il y a quelques mois. Initialement invitée devant la presse, l'organisation n'est plus conviée. Mais elle ne l'a jamais été selon les dernières clarifications de cabinet présidentiel sur X : "Les Soulèvements de la Terre n'ont été ni conviés ni contactés. Il s'agit d'une erreur faite lors de l'entretien avec la presse en amont de l'événement."

Ce quiproquo et le simple fait d'avoir pensé inviter le collectif a grandement fait polémique notamment auprès de la FNSEA. Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, ne souhaitait pas la venue de l'association qu'il jugeait comme une "provocation inacceptable pour les agriculteurs". Et il a fait savoir sur Twitter qu'il refusait "de prendre part à ce qui sera une mascarade" si le mouvement écologiste était présent. De son côté, le collectif SDT a réagi sur Twitter qualifiant le débat au salon de l'Agriculture de "supercherie". 

LA FNSEA et les JA opposés au débat

La FNSEA et les JA avaient annoncé leur non-participation au débat. "Je n'irai pas à ce grand débat. Je l'ai indiqué hier soir. Je trouve que ce qui se passe est incompréhensible, le cynisme qui prévaut à ce que j'observe est intolérable pour les gens que je représente" a expliqué Arnaud Rousseau, président du premier syndicat sur RMC ce vendredi matin. Mais non seulement de bouder le débat, les syndicalistes en ont demandé l'annulation "dans ce climat d'exaspération et face aux risques de débordement".

Une position entendue par Emmanuel Macron ce vendredi, en fin de journée. Le président de la République a finalement renoncé à la tenue de ce débat comme il l'a annoncé sur X : "Les syndicats agricoles ont voulu que ce salon ne soit pas 'un salon comme les autres'. Ils avaient voulu un 'débat' ouvert. Ils en demandent aujourd'hui l'annulation. Dont acte". Il propose à la place une rencontre avant l'ouverture. 

La Coordination rurale aussi avait tourné le dos à la possibilité d'échanger avec le chef de l'Etat. La présidente du syndicat, Véronique Le Floc'h, "n'attend rien" de ce débat et a indiqué ne pas y assister pour "laisser [sa] place à [ses] collègues" sur RTL ce vendredi matin : "On a voulu nous manipuler comme si nous étions des marionnettes, c'est tellement loin du compte que s'ils ne vont pas à l'essentiel tout de suite on va continuer à perdre notre temps". 

Le débat perdait en crédibilité même auprès des écologistes. La députée Marie Ponchon évoquait un "grand foutage de gueule et un grand amateurisme de la part d'Emmanuel Macron". Même du côté de la grande distribution du monde manquait à l'appel. Michel Edouard Leclerc, par exemple, a annoncé qu'il fera partie des grands absents : " Je ne participerai donc pas à ce que j'estime être une grossière manipulation", a-t-il dévoilé dans un communiqué sur X.