IVG dans la Constitution : "ce n'est pas la fin d'une histoire, mais le début d'un combat" pour Macron

IVG dans la Constitution : "ce n'est pas la fin d'une histoire, mais le début d'un combat" pour Macron L'inscription de l'IVG dans la Constitution a été scellée ce vendredi 8 mars. Emmanuel Macron a promis de lutter contre les "difficultés d'accès" à l'avortement et de militer pour l'inscription de cette liberté dans les droits fondamentaux de l'Union européenne. Revivez la cérémonie.

L'essentiel
  • Ce vendredi 8 mars a eu lieu la cérémonie de scellement après l'inscription de la liberté garantie pour les femmes de recourir à l'IVG dans la Constitution sur le place Vendôme, devant le ministère de la Justice.
  • "Le sceau de la République scelle en ce jour un long combat pour la liberté, fait de larmes, de drames, de destins brisés" a déclaré Emmanuel Macron lors de son discours. Le chef de l'Etat a également dit souhaiter "l’inscription de cette liberté garantie de recourir à l’interruption volontaire de grossesse dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne.
  • Un hommage a été rendu aux militantes féministes qui se sont engagées dans le combat pour le droit de l'avortement. Un clip vidéo retraçant l'histoire de combat et les moments forts comme la publication du manifeste des 343, le discours de Gisèle Halimi, celui de Simone Veil devant l'Assemblée jusqu'au vote du Parlement lundi dernier.
  • La France est le premier pays à inscrire la liberté de recourir à l'avortement dans sa Constitution et l'officialisation de la mesure a lieu lors de la journée internationale des droits des femmes, une date d'autant plus symbolique.

Revivez la cérémonie de scellement en vidéo 

En direct

18:41 - Le poignant hommage de Gabriel Attal à sa mère

Alors qu'il accueillait les lauréates du concours "101 femmes entrepreneures" à Matignon, Gabriel Attal s'est exprimé. L'occasion de pointer les inégalités auxquelles ont fait face ses sœurs pendant leur carrière, mais aussi de rendre un bel hommage à sa mère, "qui n'avait pas fait d'études et n'avait pas travaillé pour pouvoir élever [ses enfants] et qui s'est retrouvée à 32 ans célibataire avec quatre enfants à sa charge". Après avoir trouvé un emploi d'assistante monteuse, elle "a fini par créer sa propre entreprise". Et le Premier ministre de lancer sous les applaudissements de son public : "Bravo maman, si tu m'écoutes !"

16:20 - Les moments forts d'une cérémonie historique

Fin du direct. La cérémonie de scellement de ce vendredi 8 mars était historique. Elle a marqué l'entrée de l'IVG dans la Constitution française, une première mondiale, et a été la première cérémonie de scellement publique. Bien que court, l'événement a été rythmé par des moments forts :

  • L'apposition du sceau sur le texte par le ministre de la Justice : le passage du texte sous la presse a donné le top départ de la cérémonie. Eric Dupond-Moretti a ensuite exhibé le texte face à la foule et sous un tonnerre d'applaudissements.
  • L'hommage au combat féministe pour l'avortement : un clip vidéo de quelques minutes retraçant l'histoire de droit à l'avortement en France et les engagement de dizaines de féministes a été diffusé. Avant la cérémonie, les tombes de dix féministes dont Simone Veil, Simone de Beauvoir, Gisèle Halimi ou Olympe de Gouge ont été fleuries par Emmanuel Macron.
  • Le discours d'Emmanuel Macron : le chef de l'Etat a salué un "un long combat pour la liberté, un combat fait de larmes, de drames, de destins brisés" consacré dans le texte fondamental. Il a aussi promis de lutter contre les difficultés d'accès à l'IVG qui persiste et d'oeuvrer pour inscrire l'IVG dans la Charte des droits fondamentaux de l’UE.
  • La Marseillaise : l'hymne national a été chanté par Catherine Ringer dans une version revisité inclusive et saluant la consécration de l'IVG avec cette phrase : "Marchons, chantons cette loi pure dans la Constitution".
  • L'hymne féministe : les militantes présentes dans la foule ont entonné spontanément l'hymne féministe "Debout les femmes" qui n'était pas prévu au programme officielle de la cérémonie.

15:44 - L'hymne féministe "Debout les femmes" entonnée par la foule

La Marseillaise n'est le seul hymne à avoir été entonné pendant la cérémonie. Dans la foule des spectateurs, des dizaines de femmes ont chanté l'hymne féministe "Debout les femmes" avant l'entrée officielle de l'IVG dans la Constitution et notamment le refrain : "Debout femmes esclaves. Et brisons nos entraves. Debout, debout, debout"

15:15 - "Sait-on jamais" : il est important de protéger l'IVG pour Eric Dupond-Moretti

"Il ne faut pas attendre qu'un droit soit menacé pour le protéger" a déclaré le ministre de la Justice dans les colonnes de Madame Figaro avant la cérémonie de scellement. "On a quand même cet exemple très inquiétant aux États-Unis, où il était établi depuis un demi-siècle qu'on ne toucherait pas à l'avortement. Et puis on l'a remis en cause. Après la décision de la Cour suprême, douze États ont interdit l'avortement, ce qui a créé un vrai traumatisme" a rappelé le garde des Sceaux qui cite aussi la Pologne ou la Hongrie où le droit à l'avortement est en danger. "En France, la menace n'était pas imminente, mais sait-on jamais" a glissé Eric Dupond-Moretti.

14:16 - "Un combat à mener" pour l'IVG en Europe

Comment la France entend faire pression sur l'Union européenne pour inscrire la liberté de l'IVG dans la Charte des droits fondamentaux ? "En se battant" a répondu Emmanuel Macron restant évasif. "On va essayer de convaincre. Il y a un débat qui est à mener au Parlement européen. Il n'y a pas de victoire s'il n'y a pas de combat. Et ce combat, on va le mener. Il faut l'initier", a poursuivi le chef de l'Etat.

13:50 - Une proposition de LFI reprise par Emmanuel Macron

Mathilde Panot a salué une "victoire parlementaire" a l'issue de la cérémonie. La députée insoumise s'est dit "heureuse" de voir le chef de l'Etat soutenir l'inscription de l'IVG dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne. La présidente des insoumis à l'Assemblée nationale a été la première, avec son collègue LFI Manuel Bompard, à soutenir l'inscription de l'IVG parmi les droits européens.

13:42 - L'extrême droite absente à la cérémonie de scellement

Les élus du Rassemblement national n'étaient pas présents à la cérémonie de scellement comme l'ont fait remarquer les insoumises Mathilde Panot et Manon Aubry devant la presse. L'eurodéputée n'a pas manqué de pointer du doigt l'extrême droite et son opposition au droit à l'avortement : "Au Parlement européen, on a une extrême droite de plus en plus forte qui ne se cache absolument pas de s'attaquer au quotidien au droit à l'IVG [...] Des dizaines de fois, Jordan Bardella a voté contre".

13:33 - "C'est la force d'un pays de se retrouver autour d'un projet commun"

"C'est la force d'un pays de se retrouver autour d'un projet commun. Je ne veux pas avoir de mot qui divise en ce moment. Les Français peuvent être fiers de ce changement constitutionnel", a déclaré Emmanuel Macro face aux journalistes. Le chef de l'Etat s'offre également un bain de foule auprès des Français venus assister à la cérémonie.

13:29 - Macron défend "la liberté des femmes à disposer de leur corps" malgré le réarmement démographique

"Je n'ai jamais pensé que le réarmement démographique devait se faire aux dépends de la liberté des femmes de disposer de leur corp" a assuré Emmanuel Macron devant la presse. Le chef de l'Etat, qui a rappelé le caractère nécessaire de la défense du droit et de la liberté de recourir à l'avortement, a été interrogé sur la possible contradiction entre la défende de l'IVG et la logique de "réarmement démographique" qui avait mal reçue par certaines élues et militantes féministes.

13:21 - Le travail de Mathilde Panot et Mélanie Vogiel mentionné par Emmanuel Macron

Emmanuel Macron a cité de nombreuses militantes et politiques ayant défendu le droit à l'avortement en France au fil des années. Il a eu un mot pour les parlementaires qui ont permis l'entrée de l'IVG dans la Constitution, citant notamment Mathilde Panot, présidente du groupe de députés LFI, et Mélanie Vogiel, sénatrice écologistes qui ont été parmi qui portaient ce combat depuis plusieurs mois au Parlement. Gabriel Attal avait été critiqué pour ne pas avoir mentionné ces politiques lors de son discours devant le Congrès.

13:12 - "Nous devons entraîner le monde dans ce même mouvement"

Après la cérémonie de scellement, la présidente de l'Assemblée nationale s'est exprimée devant les médias. Se réjouissant des avancées faites par la France, Yaël Braun-Pivet estime que "nous devons entraîner le monde dans ce même mouvement". Cela doit avoir une suite, ce n'est pas une fin" a ajouté l'élue.

12:55 - Encore des "difficultés d'accès" à l'IVG

Si la liberté de recourir à l'IVG est scellée dans la Constitution, ce n'est pas le cas du droit à l'avortement. Et quand bien même des difficultés persistent et empêchent l'accès des certaines femmes à l'avortement. Emmanuel Macron a donc promis de "lutter contre la désinformation, les entraves du quotidien et les difficultés d’accès" à l’IVG. En ce jour de droits des femmes, le chef de l'Etat a aussi promis "d’agir pour en finir avec les coups, les violences, les féminicides, la peur qui empoigne quand on rentre chez soi. [...] Pour en finir avec ses préjugés qui empêchent ces agressions qui traumatisent, ces insultes qui empoisonnent. [Et d']agir pour ces femmes qui travaillent plus et gagnent moins, l’esprit révolté par l’injustice".

12:34 - "Aux armes citoyens, citoyennes" : La Marseillaise réinterprétée

C'est une Marseillaise un peu revisitée qu'a chanté Catherine Ringer. Le texte historique a été adapté à l'événement historique qu'est l'entrée de la liberté de recourir à l'IVG dans la Constitution. L'artiste a préféré des paroles inclusives : "Aux armes citoyens, citoyennes". "Marchons, chantons, cette loi pure dans la Constitution" a encore chanté Catherine Ringer.

12:31 - "Un recul du droit à l’avortement" inquiétant jusqu'en Europe

Si la constitutionnalisation de la liberté à l'IVG n'était pas jugée nécessaire par tous "il y a encore quelques semaines" selon Emmanuel Macron, le chef de l'Etat a souligné que "les reculs de notre époque en ont fait une nécessité et une urgence. Car partout dans le monde, y compris dans les plus grandes démocraties, y compris chez nos voisins, en Europe, nous assistons au recul du droit à l’avortement."

12:28 - Macron défend la liberté à l'IVG au niveau européen

"Je souhaite que cette liberté garantie pour les femmes de recourir à l'interruption volontaire de grossesse soit inscrite dans la charte des droits fondamentaux de l'Union Européenne" à déclaré Emmanuel Macron

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Lundi, députés et sénateurs, réunis en Congrès à Versailles, ont largement adopté le projet de loi constitutionnelle visant à inscrire la "liberté garantie" de recourir à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution. La France est ainsi devenue, ni plus ni moins, que le premier pays au monde à inscrire le droit à l'avortement dans sa loi fondamentale. Une première que le président Emmanuel Macron a voulu célébrer. Dans la foulée du vote, le président avait lui-même annoncé l'organisation d'une cérémonie de scellement, ce vendredi 8 mars, à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes.

L'événement ouvert au public a commencé à midi, place Vendôme, à Paris, où se trouve le ministère de la Justice. Pour la première fois la presse à sceau, que Jean-Jacques-Régis de Cambacérès avait commandé lui-même en son temps et qui pèse à peine 300 kg, précise Le Figaro, a été sortie de la Chancellerie pour apposer le sceau de la République fabriqué en 1848. Sceau qui n'a, quant à lui, pas servi depuis la dernière réforme constitutionnelle, il y a seize ans.

C'est Eric Dupond-Moretti qui a apposé le sceau sur le texte devant des milliers de personnes après la déclaration du directeur des Affaires civiles et du Sceau : "J'ai l'honneur de requérir qu'il vous plaise de bien vouloir procéder à la position du grand Sceau de la République française sur la loi constitutionnelle, relative à la liberté garantie d'une interruption volontaire de grossesse."  avant le discours d'Emmanuel Macron. Ce dernier a rendu hommage à toutes les féministes et tous les politiques qui ont oeuvré pour le droit à l'IVG.