Emmanuel Macron "sans limite" sur la Russie : le président relance la menace d'une intervention en Ukraine
Le discours d'Emmanuel Macron sur l'Europe, à La Sorbonne, ce jeudi 25 avril, s'est aussi avéré être un discours contre la Russie. Au moins sur le plan militaire. Alors que le président de la République a insisté sur les différents axes à investir pour atteindre ce qu'il appelle "l'Europe puissance", il a évoqué la Russie comme une des menaces planant sur le continent. "La condition sine qua non de notre sécurité, c'est que la Russie ne gagne pas la guerre d'agression qu'elle mène contre l'Ukraine", a-t-il déclaré.
Avec ces déclarations, Emmanuel Macron continue de durcir le ton comme il a commencé à le faire ces derniers mois. Un choix qu'il assume et même revendique : "J'assume totalement d'avoir introduit une ambiguïté stratégique". Une référence aux propos qu'il a tenus le 26 février et n'excluant pas l'envoi de troupes françaises sur le front de la guerre en Ukraine. La seule hypothèse de voir l'armée française sur le front avait suffi à provoquer l'ire des oppositions et n'avait pas suscité d'engouement chez nos voisins européens, beaucoup s'étant désolidarisés des déclarations présidentielles.
"Avons-nous des limites ? Non !"
Face à ces réserves, Emmanuel Macron avait expliqué vouloir semer le doute dans l'esprit de l'ennemi russe pour le dissuader d'aller plus loin dans le conflit et vers l'Europe. Il avait également estimé que l'Europe ne devait se mettre aucune barrière. Là encore, le chef de l'Etat a maintenu sa position depuis La Sorbonne : "Si nous disons que l'Ukraine est la condition de notre sécurité, que se joue en Ukraine davantage que la souveraineté territoriale de ce pays mais la sécurité des Européens, avons-nous des limites ? Non !"
"Nous sommes face à une puissance désinhibée. Qui a attaqué un pays d'Europe. Mais qui n'est plus dans une opération spéciale et qui ne veut plus nous dire quelle est sa limite. Pourquoi chaque matin devrions-nous dire quelles sont toutes nos limites, stratégiquement ?", a interrogé Emmanuel Macron souhaitant convaincre l'assemblée du bien-fondé de sa rhétorique.
La guerre avec l'Ukraine et la menace représentée par la Russie remises sur la table, au premier plan, Emmanuel Macron a pu dérouler son projet pour que l'Europe retrouve sa souveraineté militaire. "Quand nous avons un voisin devenu agressif qui n'explique plus ses limites, mais qui dispose de capacités balistiques sur lesquelles il a beaucoup innové et de l'arme nucléaire, dont il a montré les capacités, on voit bien qu'il faut bâtir un concept stratégique d'une défense européenne crédible", a lancé le Président français. Une initiative qu'il souhaite lancer dans les prochains mois et dans laquelle "la France jouera tout son rôle" en tant que pays doté "d'un modèle d'armée complète dont l'objectif est d'être la plus efficace du continent" et de l'arme nucléaire.
Si le chef de l'Etat persiste et signe sur le sujet de la Russie, les oppositions rejettent toujours autant son discours. Certains partis l'accusent de participer à l'escalade du conflit, à l'instar de la France insoumise qui, sur X, a estimé que "ce Président irresponsable risque de nous entraîner dans une guerre généralisée !"