Dans 3 mois ? Dans 2 ans ? Quand la France va-t-elle reconnaître la Palestine ?

Dans 3 mois ? Dans 2 ans ? Quand la France va-t-elle reconnaître la Palestine ? Alors que les bombardements de Tsahal sur Rafah se poursuivent, Emmanuel Macron s'est dit "prêt" à une reconnaissance de l'Etat palestinien, mais "pas sous le coup de l'émotion"

Mardi 28 mai, Emmanuel Macron a annoncé qu'il ne souhaitait pas reconnaître l'Etat de Palestine sous le coup de "l'émotion". En revanche, le chef de l'Etat pourrait l'envisager, mais uniquement "à un moment utile" comme il l'a précisé lors d'une conférence de presse à Meseberg en Allemagne, en compagne du chancelier, Olaf Scholz. Alors qu'il plaidait depuis plusieurs mois pour une solution à deux Etats au Proche-orient, le président de la République semble avoir changé de ligne.

"Je ne ferai pas une reconnaissance d'émotion"

Cette sortie d'Emmanuel Macron intervient le jour de la reconnaissance officielle de l'Etat de Palestine par trois pays : l'Irlande, l'Espagne et la Norvège. "Comme vous, je suis bouleversé par ces images que nous voyons à Rafah, mais la réponse doit être politique" indiquait-il en présence du chancelier allemand Olaf Scholz. Le même jour, de nouveaux bombardements israéliens ont causé la mort de 7 personnes à Rafah. Deux jours plus tôt, un camp de réfugiés avait été ciblé par Tsahal. 

"Il n'y a pas de tabou pour la France, je suis totalement prêt à reconnaître un Etat palestinien" a précisé Emmanuel Macron lors de la même conférence de presse. "Je considère que cette reconnaissance doit arriver à un moment utile, à un moment où elle s'inscrit dans un processus dans lequel les États de la région et Israël se sont engagés et qui permet sur la base d'une réforme de l'Autorité palestinienne de produire un résultat utile. Je ne ferai pas une reconnaissance d'émotion". Alors, la France reconnaîtra-t-elle l'Etat palestinien dans 3 mois ? Dans 2 ans ? Le doute plane toujours alors que les bombardements s'intensifient dans la bande de Gaza.

Attal sur la défensive, Guetta entretient le flou en Macronie

Au sein de la majorité, le flou demeure et notamment du côté de la garde rapprochée du président de la République. "Oui ou non, le gouvernement français va-t-il enfin reconnaître l'Etat de Palestine ?" demandait la patronne des députés écologistes Cyrielle Châtelain au Premier ministre à l'Assemblée nationale ce mardi. Gabriel Attal n'a pas souhaité répondre, accusant l'élue de ne pas "appeler clairement" à la "libération" des otages. Le flou tend même à se transformer en véritable couac, notamment entre Bernard Guetta, numéro 2 de la liste de la majorité aux Européennes, et sa tête de liste, Valérie Hayer. Le premier se prononçait en faveur d'une reconnaissance de l'existence d'un Etat palestinien", avant de se rallier à la cause de la Macronie et de Valérie Hayer, indiquant que la reconnaissance de l'Etat palestinien n'était "pas forcément maintenant" et qu'elle pouvait être perçue comme une "mesure de rétorsion".