Un ministre de poids qui a triché à un jeu télé ? C'est vrai pour l'animateur épinglé
Fraîchement arrivé au ministère de l'Intérieur, Bruno Retailleau voit ressortir un vieux dossier remontant à sa participation à la célèbre émission Intervilles, en 1997.
L'affaire est connue de longue date comme le "scandale d'Intervilles". Mais les faits, qui remontent à 1997, ressortent ces jours-ci, soit vingt-sept ans plus tard, mais surtout seulement quelques jours après la nomination à l'un des plus puissants ministères qui existent en France d'un acteur clé de cette histoire : Bruno Retailleau. Le nouveau locataire de Beauvau faisait en effet partie de l'équipe du Puy du Fou lorsque celle-ci a remporté à l'été 1997 une seconde victoire consécutive au célèbre jeu télévisé Intervilles. Un succès entaché quelques semaines plus tard par des soupçons de tricherie.
En septembre 1997, Le Canard enchaîné puis l'émission Arrêt sur images avaient dénoncé la tricherie orchestrée avec le concours d'un des animateurs du jeu mettant en concurrence deux villes françaises, et à titre exceptionnel le parc d'attractions. La séquence pointée par les médias est celle du quiz de culture générale. Alors que Jean-Pierre Foucault pose des questions inscrites sur des fiches tenues par le fameux animateur, Olivier Chiabodo, celui-ci semble communiquer la réponse à l'équipe du Puy du Fou alors interrogée. Une fois sa main indique le chiffre 3, une autre le 2. Suffisant pour permettre au Puy du Fou de se hisser en finale.
Dans l'équipe du parc d'attractions figure à l'époque un certain Bruno Retailleau, alors metteur en scène pour le Puy du Fou. Aujourd'hui ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau a en effet débuté sa carrière aux côtés de Philippe de Villiers, qu'il avait rencontré lorsqu'il était cavalier bénévole dans la Cinéscénie. En 2017, Olivier Chiabodo avait révélé dans les colonnes du Parisien que "sur les tournages", il avait "une oreillette" et "obéissai[t]" aux ordres de Gérard Louvin, l'ancien producteur d'Intervilles à l'origine selon lui de la triche. "C'est lui qui m'a demandé de favoriser le candidat du Puy du Fou", affirmait-il, nommant clairement l'intéressé : "C'était Bruno Retailleau." Pour sa part, le nouveau ministre de l'Intérieur n'a jamais nié les faits. Il avait même beaucoup ri sur France Inter en octobre 2017 lorsque l'humoriste Charline Vanhoenacker lui avait lancé : "Quand même, à côté de Balkany, Guéant, Woerth et toutes les affaires, vous n'avez pas un peu honte, vous, avec votre histoire de triche à Intervilles", relaie Libération.