Hugo Prévost (LFI) : Accusé de "violences sexuelles", le jeune député démissionne de son mandat
Après avoir été face à l'affaire Adrien Quatennens, ancien député condamné pour violences conjugales, fin 2022, la France insoumise a de nouveau été touchée par un cas d'accusations de violences. Le parti a décidé d'exclure le député de l'Isère Hugo Prévost de son groupe parlementaire à l'Assemblée nationale suite à de lourdes allégations qui pèsent contre lui. Le groupe a justifié dans un communiqué mardi 8 octobre une telle décision par "des faits graves à caractère sexuel pouvant relever d'infractions pénales, antérieurs à son élection". Hugo Prévost a été élu en juillet 2024 dans la première circonscription de l'Isère face à Olivier Véran, ancien ministre de la Santé.
"Réuni le 8 octobre 2024, conformément aux principes de la charte signée par les candidat·es LFI-NFP aux élections législatives engageant à défendre les valeurs féministes et à combattre les violences sexistes et sexuelles partout où elles se trouvent, le groupe parlementaire LFI-NFP a prononcé l'exclusion du député Hugo Prevost", est-il indiqué dans le communiqué. Alors que le groupe parlementaire avait été saisi le 23 septembre par le Comité de vigilance contre les violences sexistes et sexuelles de La France insoumise, l'élu avait été auditionné le 2 octobre par une délégation des insoumis, ce qui a ensuite conduit à la sanction.
Harcèlement et violences sexuels
Ces accusations sont aussi mises en avant par le syndicat l'Union étudiante, fondé par Hugo Prévost lui-même, qui, dans un communiqué, fait état de "faits de harcèlement moral et sexuel, de schémas de prédation, de faits graves pénalement répréhensibles à caractère sexuel" entre 2020 et 2024. L'organisation précise que "sa position a facilité le fait qu'il puisse commettre des violences par l'emprise et la dépendance que celle-ci a générée" et que "d'autre part, ces violences ont justement été commises dans le but de maintenir sa position et les pouvoirs qui y sont associés". Le député aurait à plusieurs reprises, selon le syndicat, "isolé, rabaissé, dénigré et insulté des femmes", avec "au moins deux cas de violences sexuelles".
Le syndicat dénonce "une omerta autour des violences commises" assurant que "la majorité des faits (...) étaient connus de certain.es depuis plusieurs mois, voire plusieurs années". Il précise également que les victimes présumées seraient notamment "des femmes des équipes nationales successives" de l'organisation.
L'Union étudiante demande à ce que justice soit faite, alors que le groupe LFI ajoute que "la justice pourra être saisie si les personnes concernées en décident". Aucune plainte n'a pour le moment été déposée. L'Union étudiante appelle même à la démission du mandat de député d'Hugo Prévost. Elle n'est pas la seule : Salomé Robin a aussi demandé le 9 octobre par communiqué la démission du député dont elle est suppléante et a même annoncé qu’elle quittait ses fonctions. Appel entendu par le député qui a annoncé démissionner de son mandat parlementaire le soir-même.
09:21 - Hugo Prévost démissionne de son mandat parlementaire
Au vu des lourdes accusations qui pèsent contre lui et des appels à démission le concernant, notamment par sa propre suppléante, le député a décidé de démissionner de son mandat parlementaire. "Je mesure la gravité des accusations qui me sont faites. Je m'en suis défendu. Je n'y répondrai pas publiquement", a indiqué Hugo Prévost dans un communiqué sur X. Exclu du groupe LFI, il a assuré que "au moment de présenter ma candidature pour le Nouveau Front populaire dans la 1ère circonscription de l'Isère, et lors de l'élection du 1er et 2nd tour, je n'étais pas au courant de l'existence des accusations qui sont aujourd'hui portées à ma connaissance".
— Hugo Prevost (@prevost_hugo) October 9, 2024