Balkany inéligible mais candidat à la mairie de Levallois : sa déclaration déroutante sur la justice et Le Pen
Patrick Balkany prévoit de se représenter aux élections municipales de 2026 à Levallois-Perret. Mais l'homme est toujours inéligible depuis sa condamnation en 2019, une décision qu'il veut annuler et qui n'aurait pas dû être prise par la justice selon lui.
Patrick Balkany veut retrouver son bureau à la mairie de Levallois-Perret. Celui qui a été maire de cette ville des Hauts-de-Seine pendant plus de 30 ans, de 1983 à 1995 et de 2001 à 2020, est pourtant empêché de participer à une élection depuis sa condamnation définitive à 10 ans d'inéligibilité pour fraude fiscale en 2019. Une peine qui s'était accompagnée de quatre ans et demi de prison et de 100 000 euros d'amende. Mais pour poursuivre son objectif, l'homme de 76 ans a saisi la justice et demandé l'annulation de sa peine d'inéligibilité révèle BFMTV ce jeudi 28 novembre. La requête a été déposée le 25 octobre précise une source judiciaire au média.
La demande de Patrick Balkany, transmise au Parquet national financier, doit faire l'objet d'une "étude" avant une audience à huis clos au tribunal correctionnel prévue dans les prochaines semaines ajoute l'AFP. La date précise n'a pas été communiquée. L'ancien maire de Levallois-Perret devra défendre sa cause à l'audience avant d'espérer pouvoir se présenter aux élections municipales de 2026. Le septuagénaire a déjà préparé sa réponse aux remarques concernant sa condamnation et celle de sa femme et estime avoir purgé sa peine : "C'était déjà il y a cinq ans. Je suis allé en prison quasiment un an et j'ai porté un bracelet électronique. Et avec Isabelle, on rembourse chaque mois 1 300 euros au fisc".
"Les peines d'inéligibilité ne devraient pas exister"
Un passage devant les magistrats nécessaire avant de chercher à convaincre les électeurs de Levallois-Perret. C'est pourtant l'avis des derniers qui importe surtout à Patrick Balkany, lequel a estimé que les juges n'ont pas à décider du droit de chacun à pouvoir ou non se présenter à une élection. "Les peines d'inéligibilité ne devraient pas exister", a lancé l'ancien édile condamné auprès du Parisien ce jeudi 28 novembre.
Une déclaration qui fait écho à l'actualité politique et judiciaire alors qu'une peine d'inéligibilité a été requise contre Marine Le Pen dans le cadre du procès sur les assistants parlementaires du FN. De telles sanctions ne devraient pas pouvoir être prononcées "ni pour moi, ni pour Marine Le Pen", a ajouté Patrick Balkany. Et l'homme politique d'ajouter que "les magistrats jugent toujours 'au nom du peuple français'" et qu'ils "devraient arrêter". "Ce sont aux électeurs de se prononcer sur les noms de leurs représentants", a-t-il encore déclaré rapporte BFMTV. Lesquels seraient un certain nombre à attendre le retour de Patrick Balkany à la mairie de Levallois-Perret selon les dires du septuagénaire qui retourne dans cette ville "tous les deux jours" en moyenne : "Je ne peux pas faire dix mètres sans que les gens m'arrêtent : 'Vous nous manquez Monsieur le maire ! Quand est-ce que vous revenez?' Les habitants, mais aussi les agents municipaux…"
Un avis qui n'est pas partagé par l'édile qui a pris la relève à Levallois-Perret, Agnès Pottier-Dumas. L'ex-directrice de cabinet de l'ancien maire, choisie par Patrick Balkany, "doute qu'un juge lui accord cette remise de peine et [...] le regrette". "J'aimerais beaucoup que Patrick Balkany puisse se présenter aux prochaines municipales pour le battre et clôturer enfin ce chapitre pénible", a-t-elle déclaré au Parisien. L'homme de 76 ans est lui aussi décidé à se réimposer à la mairie où "les gens ont besoin d'un contact plus humain".