François Bayrou : après Matignon, des vues sur l'Elysée ? Le Premier ministre ne dit pas tout de ses ambitions pour 2027

François Bayrou : après Matignon, des vues sur l'Elysée ? Le Premier ministre ne dit pas tout de ses ambitions pour 2027 François Bayrou vient d'être nommé Premier ministre ce vendredi 13 décembre. Il avait pourtant tenu des propos quelques mois plus tôt qui pouvaient laisser penser qu'il visait une autre échéance.

François Bayrou vient d'être nommé Premier ministre ce vendredi 13 décembre par Emmanuel Macron. Si le président du MoDem prend un tel poste, il ne s'agirait pas de sa seule ambition politique. Une autre échéance pourrait intéresser l'homme politique : l'élection présidentielle de 2027. François Bayrou avait évoqué, en restant assez flou, ce potentiel objectif en février 2024, alors que Gabriel Attal faisait ses débuts à Matignon et qu'il venait d'être relaxé dans l'affaire des assistants parlementaires. Il expliquait, à ce moment-là, être particulièrement déçu de ne pas avoir été appelé à occuper le poste de ministre de l'Éducation nationale, qu'il avait déjà occupé du 30 mars 1993 au 2 juin 1997 (gouvernements Balladur et Juppé I et II), et avait refusé celui de ministre des Armées.

Il avait alors assuré, le 8 février dernier sur franceinfo, que, "quand on a dans le pays une crise aussi profonde, entre les milieux de pouvoir et la base des Français, il faut agir", alors que la situation était bien différente. À l'époque, Élisabeth Borne venait de quitter Matignon après avoir passé en force un certain nombre de textes, comme la fameuse réforme des retraites. Elle avait été remplacée par Gabriel Attal, dont le gouvernement n'a pas apaisé les griefs des Français contre l'exécutif.

Une candidature en préparation pour 2027 ?

Bien qu'il assurait que son parti restait un allié de la macronie, celui qui a soutenu Emmanuel Macron en 2017 et 2022 marquait alors une rupture avec le camp présidentiel : "Vous avez bien vu, il y a un déséquilibre politique [entre la droite et la gauche, NDLR]. Il y a une dérive. Il est temps de rappeler pourquoi nous sommes là. Nous avons dit en 2017 que nous allions gouverner autrement. J'entends désormais des députés du MoDem me dire qu'ils ont l'impression de travailler exactement comme avant. Dans le redressement du pays, le MoDem est engagé en première ligne. Mais je vois qu'on fait comme si la crise n'existe pas. Nous avons au MoDem un projet assez ambitieux pour réduire cette cris". Un projet qui pourrait être potentiellement mis en œuvre en 2027, à en croire ses déclarations : "L'enjeu de 2027, c'est que nous arrivions à réconcilier la France d'en bas et celle d'en haut. Il faut trouver un chemin". À la question de sa candidature, il a répondu : "Je n'ai jamais renoncé aux responsabilités qui sont les miennes. Je suis un élu de la province la plus éloignée du pays, je sais les difficultés des Français.[...] Je dis que le mouvement que nous sommes en train de vivre, ce sont essentiellement des dérives. Corrigeons-les. Corrigeons-les déjà maintenant, avec la majorité, avec le gouvernement". "Vous prenez date pour 2027 ?", a insisté le journaliste. François Bayrou a rétorqué : "Ce n'est pas moi qui prends date, c'est le pays".

Le maire de Pau s'est ensuite rendu sur le plateau de BFMTV, le 10 mars, et a fait des déclarations qui allaient dans le même sens. Selon lui, il n'a "pas d'ambitions" pour 2027, mais des "responsabilités", qui "sont des responsabilités de citoyen, qui choisit d'être le plus utile dans les endroits où il peut être le plus utile. Je n'ai jamais exclu aucune responsabilité". Il a ensuite déclaré sur le plateau de LCI que "l'échéance de 2027 est une échéance dont aucun Français ne peut se considérer étranger. J'en suis un et je ne me considère pas étranger [à cette élection]. Je n'ai jamais abdiqué le droit de participer aux grandes échéances nationales".

François Bayrou a été trois fois candidat malheureux à l'élection présidentielle, en 2002, 2007 et 2012. Le climat politique actuel de méfiance envers la macronie laisse entrevoir un futur match pour l'Élysée qui a déjà été vu en 2012, avec Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, toujours au poste, les socialistes portés par une grande figure comme François Hollande, les Républicains et qui sait peut-être François Bayrou.