Les Français consultés sur les retraites ? Pourquoi Bayrou songe au référendum

Les Français consultés sur les retraites ? Pourquoi Bayrou songe au référendum Après la première journée de concertations entre les partenaires sociaux sur la réforme des retraites de 2023, le torchon brûle déjà. François Bayrou n'écarte pas le recours à un référendum en cas de "blocage".

Une fenêtre de tir pour le peuple ? Ce jeudi 27 février, François Bayrou a assuré que le référendum était "une issue" face au "blocage" sur la réforme des retraites, dans les colonnes du Figaro. Une déclaration qui fait suite à une première journée de concertations entre les partenaires sociaux plutôt houleuse. En effet, Le top départ de ce "conclave" a été marqué par le départ de Force ouvrière, dénonçant une "mascarade" après une requête d'équilibre financier de la part de l'exécutif. Alors "oui, c'est possible" : la voie référendaire pourrait être privilégiée par le Premier ministre. 

Au total, 14 séances sont prévues jusqu'au 28 mai prochain pour tenter de sortir de l'impasse sur les retraites. Au programme : âge de départ, carrières longues, emploi des séniors, pénibilité ou encore égalité femmes-hommes. "J'ai toujours dit que lorsque des questions sont bloquées, lorsqu'il n'y a pas de résolution possible, le référendum est une issue (...) Il faut que nous nous interrogions sur une trajectoire, peut-être à vingt ans, pour parvenir à un rééquilibrage, avec des méthodes différentes, novatrices", précise le maire de Pau. Pour rappel, la demande initiale du gouvernement consistait simplement à ne pas "dégrader" le déficit du système.

Le retraite par points recalée

Mercredi soir, une lettre de mission adressée par le Premier ministre aux partenaires sociaux a passablement énervé ces derniers. Initialement, Matignon avait annoncé vouloir laisser la parole aux syndicats, résultat des courses : le chef du gouvernement annonce vouloir atteindre l'équilibre financier en 2030. Pour y parvenir, 6 milliards d'euros d'économies sont nécessaires. De plus, selon lui, le passage à un système par points - plébiscité par certains dont ce dernier fut un temps - "ne sera probablement pas la solution retenue car elle est très exigeante", concède-t-il.

Dans le grand entretien accordé au journal Le Figaro, François Bayrou s'est montré ferme sur un point : pas de baisse des pensions. "Ce serait rendre impossible la réforme (...) D'abord parce que cela aurait un effet récessif très important sur les familles. Ensuite parce que les retraités considèrent, à juste titre, tous les efforts de travail qu'ils ont consentis pour la nation", explique-t-il. En revanche, "si personne ne se met d'accord (...) on en restera au système antérieur, défini en 2023", a-t-il lancé.

Les dernières déclarations du Premier ministre n'ont visiblement pas convaincu le patronat et les syndicats. "Nous voyons mal comment la cible d'un retour à l'équilibre en 2030 pourrait être atteinte si l'on remet en cause la règle des 64 ans", juge le président du Medef, Patrick Martin, dans Le Monde. "On ne peut pas dire qu'il ait été ouvert sur quoi que ce soit", regrette de son côté, le secrétaire général adjoint de la CFDT Yvan Ricordeau chez La Tribune. Enfin, la CGT réclame auprès de la Cour des comptes une évaluation d'un retour à la retraite à 62 ans, potentiellement 10,4 milliards d'euros : "Nous aurons des propositions pour les financer ", assure Denis Gravouil, négociateur du syndicat, dans le même journal.