Référendum 2025 : date, questions, sondages, résultats... Ce qu'on sait déjà sur la consultation de Macron
Emmanuel Macron s'est finalement décidé à organiser un référendum cette année. Le chef de l'Etat avait déjà par le passé fait comprendre qu'il aimerait se faire l'artisan d'une consultation franche et directe des Français. Le référendum était évoqué dès 2017, quand il avait réuni le congrès à Versailles, puis à nouveau durant la crise des gilets jaunes. Emmanuel Macron avait même annoncé assez clairement, lors des vœux présidentiels du 31 décembre dernier, qu'il allait sérieusement mettre l'ouvrage sur l'établi en 2025. Sans transformer l'essai jusque-là.
Mais cette fois-ci, c'est la bonne. Le souhait d’un référendum a en tout cas été très clairement formulé le 13 mai 2025, lors d'une émission spéciale diffusée sur TF1. "Je souhaite qu'il y ait un référendum [...] dans les prochains mois", a alors très simplement déclaré Emmanuel Macron, qui a mentionné de "grandes réformes institutionnelles, économiques, éducatives ou sociales" comme sujets d'une "consultation multiple". Le président de la République a donc manifestement dans l'idée de proposer aux Français plusieurs questions voire "plusieurs référendums en même temps".
A quelle date sera organisé le référendum ?
Emmanuel Macron n'a pas fixé de date précise pour le référendum, mais quelques repères laissent penser qu’il aura lieu au second semestre 2025. Des bruits de couloirs provenant de l'Elysée donnaient à penser, il y a quelques semaines, que la consultation pourrait avoir lieu "après l'été". Emmanuel Macron n'a pas confirmé, mais a tout de même publiquement évoqué, sur TF1, un vote dans "les mois à venir".
Le référendum est suspendu en réalité au gouvernement qui doit faire rapidement des propositions de réformes pouvant faire l'objet d'une consultation des Français. L'Elysée pourrait communiquer à ce sujet au début de l'été. Selon les informations de RTL, un calendrier est dans les esprits : "des notes ont été demandées par la présidence de la République aux différents ministères", et plus particulièrement au ministère de l'Intérieur, en charge des élections, pour planifier un vote référendaire dans la bonne fenêtre de tir.
"On a regardé les modalités pratiques et tous les sujets logistiques", a même confié un collaborateur du président. Il y a même un impératif sur les dates de référendum, que l'Elysée et Matignon ont désormais bien en tête : il faut un minimum de 16 semaines pour l’organiser, c'est à dire près de quatre mois entre l'annonce du référendum et le vote des citoyens, le temps qu'une campagne puisse sereinement se dérouler.
Quelles seront les questions posées lors du référendum ?
"Je ne veux pas ici donner trop précisément de thèmes, c'est au gouvernement de faire des propositions", avait tempéré Emmanuel Macron en mai, lorsqu'on le pressait de se prononcer sur la question qui fera l'objet du référendum. Le président n'a même pas avancé d'orientations, à peine a-t-il évoqué la possibilité qu'un plan de "financement de notre modèle social" soit le bon axe de travail.
Le référendum de 2025 portera-t-il sur le budget 2026, en partie du moins ? Il sera sans doute au centre de cette consultation, comme l'avait esquissé François Bayrou fin avril. "Le Premier ministre travaille avec son gouvernement sur un budget. Le budget, c'est la compétence du Parlement", a rappelé le chef de l'Etat. "Il travaille aussi sur des réformes ambitieuses sur le plan économique et social [...]. Quand il me présentera ses réformes, si on considère que certaines peuvent aller au référendum, je dirai pourquoi pas", avait-il répondu, sans apporter de clarifications.
A contrario, certaines thématiques risquant de diviser les Français ou de fragiliser l'exécutif ne feront pas partie du référendum : la question de l'immigration ou l'abrogation de la réforme des retraites ont été clairement écartées par le président de la République. Une consultation sur l'exposition des enfants aux écrans a aussi été considérée comme trop accessoire.
Emmanuel Macron a par ailleurs indiqué qu'il n’excluait pas un référendum en cas de blocage parlementaire sur les réformes relatives à la fin de vie, examinées à l'Assemblée et au Sénat. En cas "d’enlisement", il estime que le référendum pourrait être "une voie pour débloquer et permettre aux Françaises et aux Français de s’exprimer". "Je le ferai d’abord avec beaucoup de précaution et je ne le ferai que si c’était bloqué", avait-il dit en mai.
Neuf référendums ont été organisés sous la Ve République depuis l'entrée en vigueur de la Constitution de 1958. Tous ont été lancés sur décision du chef de l'Etat. La Constitution, elle, prévoit quatre cas de référendum : pour l'adoption d'un projet de loi ou d'une proposition de loi portant sur l'organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale de la nation et aux services publics qui y concourent, d'abord. Puis, pour l'adoption d'un projet de loi tendant à autoriser la ratification d'un traité. Ensuite, pour réviser la Constitution et enfin, au niveau local, pour soumettre à la décision des électeurs d'une collectivité territoriale, un projet d'acte relevant de sa compétence.
Que disent les premiers sondages sur le référendum ?
Plus de 8 Français sur 10 se disent favorables à l'organisation d'un référendum selon un sondage Elabe réalisé pour BFMTV et publié le dimanche 11 mai. Quant aux thèmes qu'ils souhaiteraient aborder, ce sont les questions économiques qui interpellent le plus les Français : 59% des sondés voudraient s'exprimer sur la dépense publique, la dette et les impôts.
Un thème suivi de près par deux autres cités par 52% des sondés : les retraites et l'immigration, pourtant écartées par le chef de l'Etat. Les questions liées à la fin de vie arrivent sur la troisième marche du podium avec 43% des Français voulant être consultés à ce sujet.
Des résultats aux conséquences lourdes ?
Les le résultat du référendum de 2025 sera un marqueur politique de notre époque, par la nature des questions posées comme par les réponses apportées. Les résultats des précédents référendums ont en effet profondément marqué voire remodelé le paysage politique en France. Du référendum sur le traité de Maastricht de 1992, au séisme du référendum sur le traité européen en 2005, en passant par le référendum de 2000 aboutissant au quinquennat, ce sont même parfois les institutions et leur fonctionnement qui ont été changés. Découvrez les résultats des référendums par département et par ville.
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Si les référendums sont aussi rares dans notre histoire politique moderne, cela tient en partie en ceci : les dirigeants craignent que les Français ne répondent qu'en partie à la question posée et qu'ils s'expriment contre le pouvoir en place. Quel que soit l'enjeu. Il sera donc difficile de ne pas considérer ce référendum - qui se concrétisera fin 2025 - comme une manière pour les citoyens de se prononcer sur le gouvernement ou Emmanuel Macron lui-même. C'est d'ailleurs pour cette raison que le chef de l'Etat songe à plusieurs référendums, ou une consultation à choix multiples : c'est une façon de dépersonnaliser les débats à venir. Et donc de ne pas mettre son sort dans la balance, comme l'avait fait Charles de Gaulle en son temps.
Reste que les résultats devront être respectés : ce que voteront les Français acteront dans le droit les décisions prises par ces derniers. D'un point de vue politique, Emmanuel Macron pourrait sortir renforcé si les débats pré-référendum sont vifs et mobilisent les citoyens. En revanche, si la participation est faible, voire très faible, si les Français se détournent du référendum, il s'agira d'un revers considérable pour le président et plus largement l'exécutif, chargé de l'orientation et de la proposition dudit référendum.