Bayrou propose un "plan" : des impôts et un référendum à la fin ?

Bayrou propose un "plan" : des impôts et un référendum à la fin ? François Bayrou présentera en juillet prochain un plan de "redressement des finances publiques". Et s'il venait de poser la première pierre du référendum de 2025 ?

Le Premier ministre passe à l'offensive. Il va présenter en juillet prochain un "plan pluriannuel" de redressement des finances publiques, et "va demander un effort à tous les Français", comme indiqué ce mardi matin au micro de RMC et BFMTV. "Au début du mois de juillet, je proposerai aux Français un plan de retour à l'équilibre des finances publiques sur trois ou quatre années". Il sera "le plus juste possible", mais constituera "un effort suffisant pour que la France sorte de cette situation", a déclaré François Bayrou

D'après les mots du locataire de Matignon, l'Etat ne ciblera "pas une catégorie de Français à l'exclusion des autres". Il s'agit d'un "plan d'ensemble dont je ne ferai pas fuiter les mesures et les décisions parce que c'est l'ensemble du plan qu'il faudra prendre en compte", poursuit-il. Effectivement, François Bayrou ne s'est pas fendu de la moindre mesure précise ou annonce choc. Il s'est contenté d'insister sur sa volonté de travailler main dans la main avec les Français, "jamais sans eux". L'idée de la suppression de l'abattement de 10 % inhérent aux retraités à toutefois été écartée.

40 milliards d'euros d'économies pour sortir la tête de l'eau

L'objectif de François Bayrou est clair : effectuer 40 milliards d'euros d'économies. Un chiffre qui lui a bien été rappelé par Apolline de Malherbe lors de l'interview du Premier ministre ce lundi matin. "Il y a 40 milliards d'euros à trouver et je n'ai pas le début d'une trajectoire", lui lance-t-elle, comme si les propos de son interlocuteur n'étaient pas franchement convaincants. "Vous êtes gentille vous n'êtes pas la Cour des comptes", lui a rétorqué le Premier ministre. 

Autre point qui peut interroger : le timing. "D'habitude, les budgets se font au mois de septembre, d'octobre", indique François Bayrou. Mais cette fois, Matignon fera différemment. "Nous avons décidé de prendre de l'avance pour que tout le pays réfléchisse à la situation dans laquelle on se trouve". Les orientations budgétaires sont donc connues dès le mois de juillet 2025. "Il serait irresponsable, scandaleux et une traîtrise du pays que l'on en reste à la situation actuelle", abonde-t-il.

Bayrou dit "croire" à un référendum

Les Français seront-ils consultés ? François Bayrou n'a pas renoncé à l'idée d'un référendum sur les finances publiques, même s'il reste à l'initiative du chef de l'Etat. "Le gouvernement est prêt. Vous savez, j'avais évoqué l'idée d'un référendum (sur le redressement des finances publiques, ndlr) qui est une décision du président de la République". Et d'ajouter : "J'y crois". Emmanuel Macron avait lui-même évoqué la possibilité d'une consultation des Français sur ce sujet, le 13 mai dernier sur TF1 : "Pourquoi pas" avait-il déclaré, estimant que cette idée de référendum avait du sens s'il portait sur un "plan" de réformes économiques et sociales, en précisant toutefois que "la fiscalité, le budget" relevaient de la compétence du Parlement.

Le Premier ministre a en tous cas déjà ses propres idée sur la feuille de route budgétaire. Il regrette que "le modèle social repose trop sur le travail", et encourage les partenaires sociaux à s'emparer de la question de la TVA sociale pour alléger les charges sur le travail.

"Le travail en France n'est pas récompensé comme il devrait l'être (...) Notre modèle social est très généreux, mais la situation est extrêmement exigeante", concède le Premier ministre. Selon lui, "les partenaires sociaux sont prêts à revoir la totalité de la question du financement du modèle social français". Prochain rendez-vous : "avant le 14 juillet" a annoncé le chef du gouvernement, avec l'annonce de son plan pour les Français.