Le Pen recadre Bardella sur ses connaissances, leur duo pourrait "très mal finir"
Les premières bisbilles ? Si les divergences sont monnaie courante au sein des partis politiques, ce premier couac dans les rangs du Rassemblement national (RN) a surpris tout le monde. En déplacement en Nouvelle-Calédonie, Marine Le Pen s'est montrée critique envers Jordan Bardella après une question concernant d'éventuelles consultations sur l'archipel.
"Je ne suis pas sûre qu'il connaisse très bien les problématiques de l'archipel", a-t-elle asséné devant la presse, en marge d'une visite de l'usine de nickel SLN à Nouméa. La cheffe de file des députés du parti à la flamme réclamait à l'origine la présence d'Emmanuel Macron aux consultations des "parties prenantes" de l'archipel, convoquées mi-juin par le chef de l'Etat lui-même. Visiblement, elle ne tient pas vraiment à la présence du président du RN pour l'épauler sur ce sujet.
"Je connais très bien les dossiers ultramarins", rétorque Bardella
Et il est vrai que depuis l'annonce de l'inéligibilité de Marine Le Pen à la présidentielle de 2027, Jordan Bardella montre les crocs et ne cache pas ses ambitions en vue de la prochaine élection présidentielle. À seulement 29 ans, il semble désormais faire de l'ombre à la patronne du parti. Le principal intéressé n'a toutefois pas manqué de réagir à la dernière sortie relativement piquante de Marine Le Pen : "Je connais très bien les dossiers ultramarins", a-t-il rétorqué. Alors, le duo a-t-il vraiment du plomb dans l'aile ?
Marine Le Pen est "investie sur ce sujet depuis très longtemps, elle est aujourd'hui la mieux placée pour représenter notre mouvement dans ces consultations", a tempéré le président du RN sur BFMTV. Selon lui, la phrase de Marine Le Pen a été "sortie de son contexte", explique-t-il auprès de Ici Gard Lozère depuis Beaucaire. "Je ne rentrerai pas dans le concours de la petite phrase, qui consiste à surcommenter, surinterpréter ce qui est dit de part et d'autre", poursuit-il. Attention toutefois à ce que le duo ne se transforme pas en duel.
"Si c'est dysfonctionnel, ça peut très mal finir"
Dans les colonnes de Politico, un proche de la présidente des députés RN à l'Assemblée nationale assure que cette histoire est tout bonnement "ridicule" et que les journalistes politiques veulent "voir des trucs", là ou il n'y a rien. Si les deux ténors du Rassemblement national partagent "leurs talents", comme a indiqué par Marine Le Pen, il est difficile d'imaginer que ce cafouillage ne soit pas délicat à gérer en interne.
"Si c'est dysfonctionnel, ça peut très mal finir", redoute une source proche du dossier qui s'est confiée au journal Le Point. "Il leur faut une stratégie, une tactique. Pour l'instant, ils ne veulent gérer ça qu'entre eux. Mais c'est peut-être, précisément, la seule chose qu'ils ne peuvent pas gérer que tous les deux", conclut-il.