Sarkozy a soufflé une stratégie au RN pour la présidentielle 2027, il a une idée en tête

Sarkozy a soufflé une stratégie au RN pour la présidentielle 2027, il a une idée en tête Nicolas Sarkozy s'est récemment entretenu avec le vice-président du Rassemblement national, Sébastien Chenu. L'occasion pour l'ex-chef de l'Etat de lui glisser plusieurs conseils avisés en vue de 2027.

Nicolas Sarkozy plus proche que jamais du Rassemblement national. Après Jordan Bardella, voilà que l'ex-président de la République s'est entretenu avec un autre poids lourd du parti à la flamme, le vice-président et député du Nord, Sébastien Chenu. Une information lâchée par nos confrères du Parisien et du Canard enchaîné, qui confirme la tendance selon laquelle Nicolas Sarkozy souhaite rester proche des cercles politiques, plutôt à droite, voire très à droite de l'échiquier français.

Le 1er juillet dernier, Sarkozy et Bardella se sont entretenus pendant près d'une heure dans les bureaux parisiens de l'ancien chef de l'Etat, rue de Miromesnil. Il s'agissait selon d'une "discussion sur les relations humaines plutôt qu'un rendez-vous politique". Les proches de Jordan Bardella ont pourtant évoqué un "échange courtois et chaleureux sur la situation politique et l'avenir de la France". Dix jours plus tôt, c'est donc Sébastien Chenu qui a bénéficié d'un rendez-vous avec l'ex-maire de Neuilly-sur-Seine. 

L'occasion pour Nicolas Sarkozy de distiller ses conseils à ce ténor du RN, qui est, rappelons-le, un ancien de la maison UMP. "il ne faut pas craindre une dissolution car, si vous gagnez les élections législatives, vous aurez l'expérience du pouvoir avant 2027. C'est ce qui vous manque, et vous remédierez à ce doute, qui reste ancré dans l'opinion, sur vos compétences", a déclaré l'ex-locataire de l'Elysée. Des propos dévoilés par le Canard enchaîné, et confirmés, "en substance", par Sébastien Chenu auprès du quotidien Le Parisien. 

"Vous pourriez régler le problème judiciaire de Marine Le Pen"

Les dires de Nicolas Sarkozy ne s'arrêtent pas là. Selon lui, l'accès au pouvoir du RN pourrait lui conférer un pouvoir nouveau, qui arrangerait bien les affaires de la cheffe de file des députés RN à l'Assemblée nationale : "vous pourriez même parvenir à régler le problème judiciaire de Marine Le Pen pour 2027 par un texte d'amnistie", a-t-il glissé au député du Nord lors de leur entrevue. Pour rappel, Marine Le Pen a été reconnue coupable de détournement de fonds publics et condamnée à une peine d'inéligibilité de cinq ans avec exécution provisoire. Ce qui la rend pour l'instant - dans l'attente de son procès en appel - inéligible pour l'élection présidentielle de 2027.

Mais un texte d'amnistie, qu'est-ce que cela signifie vraiment ? Il s'agit d'un effacement de certaines condamnations qui figurent au casier judiciaire. Il est décidé par une loi spécialement votée à cet effet par le Parlement et bénéficie à toute personne qui a commis une ou plusieurs catégories d'infractions. "Si vous faites partie des personnes visées par une loi d'amnistie, vous êtes alors reconnu comme innocent pour les faits qui ont entraîné les condamnations ciblées par la loi", précise Service-public.fr. Attention, les personnes qui peuvent bénéficier de l'amnistie ne sont pas prévenues individuellement de cette mesure. Il est nécessaire de s'informer par soi-même.

Ce conseil sur l'amnistie peut-il aussi être une manière pour Nicolas Sarkozy d'en envisager une pour lui ? Affaire des écoutes, financements libyens... Difficile d'imaginer une deuxième amnistie, en même temps qu'une potentielle en faveur du RN. Cette proximité pourrait tout de même lui permettre d'assurer ses arrières en cas de victoire du Rassemblement national en 2027 et de rester dans le jeu politique malgré un nouveau revers qui se dessine pour Les Républicains en 2027, tout comme en 2022, 2017 et même 2012.

Toujours est-il que l'ombre de Nicolas Sarkozy plane désormais au dessus du Rassemblement national. Problème, ces rapprochements successifs désarçonnent en interne chez LR. "Je préfère ne rien dire" indique un sarkozyste historique au Parisien, précisant être "gêné". Lors de l'entretien Sarkozy-Bardella début juillet, certains cadres du parti s'étaient eux tournés vers la présidence LR pour en savoir davantage sur les éléments de langage à donner. Aucun, avait rétorqué l'entourage du président des Républicains, Bruno Retailleau, selon le quotidien francilien. 

Dès 2012, Nicolas Sarkozy avait accueilli à l'Elysée Marine Le Pen, déclarant que cette dernière était "compatible avec la République". À l'époque, le président avait choqué l'opinion. "Je n'ai jamais voulu faire d'accord avec Mme Le Pen. Mais je trouve scandaleux de dire qu'elle n'appartient pas à l'arc républicain", surenchérissait-il, douze ans plus tard, à l'automne 2024. Pourtant, une figure de la droite confie auprès du Parisien que ces rendez-vous avec le RN envoient malgré tout "un signal politique". "Cela sert le récit de Bardella, dans sa logique d'OPA sur la droite", abonde-t-il. Le président du Rassemblement national avait par exemple adressé son soutien à Nicolas Sarkozy au moment du retrait de sa Légion d'honneur : "cette décision me choque. J'ai le sentiment, comme beaucoup de Français, qu'il y a une volonté de l'humilier. On peut combattre juridiquement et politiquement quelqu'un, mais je crois qu'il ne faut pas oublier non plus les services qui ont pu être rendus à la France", avait-il déclaré. Preuve de la récente proximité entre les deux hommes, à moins de deux ans du scrutin suprême dans l'Hexagone.