Nicolas Sarkozy condamné : "Toutes les limites de l'État de droit ont été violées", estime l'ex-président

Nicolas Sarkozy condamné : "Toutes les limites de l'État de droit ont été violées", estime l'ex-président L'ancien chef de l'État a accordé une interview au Journal du Dimanche dans laquelle il rejette les accusations. Il insiste également sur sa volonté de ne pas abandonner son combat judiciaire.

Il continue encore de clamer son innocence... L'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, a accordé une interview au Journal du Dimanche samedi 27 septembre. Il revient sur sa condamnation par le tribunal correctionnel de Paris à cinq ans d'emprisonnement pour association de malfaiteurs dans l'affaire du financement libyen de sa campagne de 2007. La condamnation est tombée plus tôt dans la semaine, le jeudi 25 septembre dernier. L'ancien chef de l'État continue de se dire "innocent".

Il souhaite aussi continuer le combat afin d'être blanchi. Au cours de l'entretien, Nicolas Sarkozy explique se sentir "serein" en dépit de l'exécution provisoire de sa peine qui doit l'envoyer en prison cet automne. Une peine qu'il devra nécessairement entamer avant que le procès en appel de cette décision ne soit réalisé.

À propos de l'exécution provisoire dont est assortie sa peine de cinq ans d'emprisonnement avec mandat de dépôt à effet différé, l'ancien président se dit surpris : "Je m'attendais à tout, mais pas à cela [...] C'est allé encore plus loin que ce que je pouvais imaginer. Toutes les limites de l'État de droit ont été violées", estime l'ancien président.

En guerre ouverte contre Mediapart et la justice ?

Nicolas Sarkozy persiste aussi à questionner la véracité du document révélé par Mediapart et qui est à l'origine de l'affaire. Ainsi, il juge que l'accusation est bâtie "sur un faux". D'ailleurs, c'est un argumentaire qu'il a déjà mis en avant par le passé.

En 2012, lors de sa publication, l'ex-président avait déjà porté plainte contre Mediapart pour "faux" et "usage de faux". Toutefois, devant la justice, le site d'information avait obtenu gain de cause en 2016, puis lors de l'appel. Enfin, en janvier 2019, la Cour de cassation avait validé définitivement le non-lieu ordonné en faveur de Mediapart.

L'ex-président affirme aussi que le média indépendant a voulu mettre un terme à sa carrière en politique : "De ce point de vue, ils ont réussi", assène-t-il. Il promet quand même de poursuivre la bataille judiciaire. "Jamais je ne reconnaîtrai ma culpabilité pour quelque chose que je n'ai pas fait. Je me battrai jusqu'à mon dernier souffle pour faire reconnaître mon honnêteté", déclare-t-il.

Invité sur France Info, Judith Allenbach, présidente du Syndicat de la magistrature est aussi revenu sur les déclaration de l'ancien chef d'État. Elle a notamment accusé ce dernier de mettre "de l'huile sur le feu" : "C'est inacceptable puisqu'il n'y a aucune haine, il n'y a aucun 'cas' Nicolas Sarkozy dans la magistrature. Ce monsieur a été jugé comme n'importe quel autre justiciable. Les magistrats traitent des dossiers, ils ne jugent pas en fonction de leurs affects, ils ne jugent pas un programme politique et ils ne jugent pas en fonction d'arrière-pensées ou de sentiments. Ils jugent en fonction de la loi et du droit", a-t-elle rappelé.