Papillomavirus : la vaccination possible dans les collèges à la rentrée
Emmanuel Macron a annoncé la mise en place à la rentrée prochaine d'une campagne de vaccination gratuite et généralisée contre le papillomavirus pour tous les collégiens dès la cinquième, ce mardi 28 février.
L'Etat s'est donné pour mission d'"éradiquer" le papillomavirus et c'est par la vaccination qu'il espère atteindre son but. Dès la rentrée 2023, une campagne de vaccination "généralisée" et gratuite contre le papillomavirus sera mise en place dans tous les collèges. La vaccination qui sera accessible à tous les collégiens, filles comme garçons, dès la classe de 5ème doit permettre d'augmenter la couverture vaccinale et de prévenir contre l'infection qui est responsable de 6 000 cancers et de 30 000 lésions précancéreuses chaque année.
Ce n'est autre qu'Emmanuel Macron qui lors d'un déplacement dans un collège de Jarnac (Charente) a fait l'annonce, très attendue et saluée par les experts comme Elisabeth Bouvet, présidente de la Commission technique des vaccinations à la Haute autorité de santé (HAS). Elle a jugé l'idée de proposer systématiquement la vaccination au collège "excellente" sur les ondes de Franceinfo, seulement quelques heures avant le discours du chef de l'Etat. Le ministre de la Santé et celui de l'Education, François Braun et Pap Ndiaye, ont accompagné le président de la République et soutiennent l'initiative qui doit permettre "d'éviter beaucoup de cancers". Des maladies graves qui sont toutes éliminables grâce au dépistage et à la vaccination selon l'Organisation mondiale de la Santé.
La vaccination contre le papillomavirus généralisée au collège
C'est aux adolescents que s'adresse la vaccination contre le papillomavirus et pour assurer une meilleure protection contre cette infection, la solution se trouve dans les établissements scolaires. Emmanuel Macron a annoncé, non pas une obligation de se faire vacciner mais une campagne de vaccination généralisée et gratuite contre le papillomavirus dans les collèges, soit la proposition systématique aux collégiens, filles comme garçons, de se protéger contre le HPV et ses risques, dès la classe de 5ème. La campagne sera lancée à partir de la rentrée 2023.
Une solution défendue par Elisabeth Bouvet, présidente de la Commission technique des vaccinations à la Haute autorité de santé (HAS). Une campagne similaire à celle qui sera mise en place prochainement a été expérimentée dans le Grand Est pendant deux ans et a obtenu des résultats satisfaisants chez les élèves de 5ème : un taux de vaccination passé de 9 à 27% la première année et de 14 à 31% l'année suivante. "Le fait de prôner la vaccination aux enfants des deux sexes à partir de 11 ans a été incitatif. Ça permet de mieux parler de la vaccination et de mieux la proposer en ce qui concerne les médecins", a expliqué l'experte au micro de Franceinfo. Et d'enchérir au sujet des collèges : "Le milieu scolaire est un milieu très propice à la vaccination".
La vaccination contre le papillomavirus est-elle obligatoire ?
Le vaccin contre le papillomavirus humain ne fait pas partie des 11 vaccinations obligatoires en France et il ne va pas le devenir. En revanche, il est fortement recommandé pour les adolescents, filles comme garçons, entre 11 et 14 ans, avant qu'ils aient débuté une vie sexuelle active. Il est toutefois possible de se vacciner contre le papillomavirus en "rattrapage" jusqu'à 19 ans. Un dernier délai est entendu pour les hommes qui ont des relations homosexuelles jusqu'à 26 ans.
La vaccination contre le papillomavirus protège-t-elle des cancers ?
Lorsque le papillomavirus se développe sous une forme cancéreuse, la maladie touche surtout le col de l'utérus chez les femmes. Toutes les parties de l'appareil génital peuvent cependant être affectées, y compris pour les hommes chez qui des cancers rectaux peuvent apparaître. Elisabeth Bouvet a énuméré d'autres cancers au niveau de l'amygdale ou de la gorge", de la bouche ou encore des voies respiratoires supérieures qui peuvent être liés au papillomavirus, plus souvent chez les hommes que chez les femmes. Si l'infection se transmet souvent lors des rapports sexuels, elle se transmet aussi par le simple contact de la peau.
Le vaccin contre le papillomavirus présente une "excellente [...] efficacité immunitaire" contre les infections selon la présidente de la Commission technique des vaccinations, en particulier contre les lésions précancéreuses c'est-à-dire les plus à risques.