Variole du singe : traitement, vaccin, confinement… Comment la France se protège du mpox

Variole du singe : traitement, vaccin, confinement… Comment la France se protège du mpox L'apparition d'un nouveau variant du mpox, plus contagieux, en Europe, pourrait réduire l'efficacité des vaccins actuellement administrés en France.

Quelle est la stratégie de la France face au possible retour de la variole du singe sur son territoire ? La Haute autorité de santé réévalue actuellement les conditions d'accès au vaccin et la population ciblée. Celle-ci pourrait être élargie. La HAS pourrait aussi conseiller de faire une dose de rappel. Il faudra attendre "fin août" pour connaître ces nouvelles recommandations, comme l'a détaillé Gabriel Attal sur X. 

Des traitements et des vaccins disponibles en France ?

Il existe un traitement déjà utilisé contre la précédente souche de la variole du singe qui s'était propagée jusqu'en France en 2022. Ce traitement est un vaccin produit par le groupe danois Bavarian Nordic - unique laboratoire pharmaceutique à disposer d'un vaccin approuvé par les autorités sanitaires contre la variole du singe.  Son efficacité a été prouvée lors de la dernière épidémie en 2022. 

Mais avec l'apparition d'un nouveau variant, des questions se posent. Il est trop tôt pour assurer que ces vaccins sont toujours efficaces contre la nouvelle souche. "Il est trop tôt pour avoir des certitudes sur le niveau d'efficacité des vaccins" sur le nouveau variant, a expliqué le ministre délégué à la Santé démissionnaire, Frédéric Valletoux. Mais les spécialistes sont optimistes. "On n'est pas inquiet avec l'émergence de cette nouvelle épidémie avec un virus mpox qui est un petit peu différent de celui de 2022. L'efficacité attendue est exactement la même", affirme le professeur Jean-Daniel Lelièvre, membre du Vaccine research institute. 

La France va également donner 100 000 doses aux pays les plus touchés, sur demande d'Emmanuel Macron. Depuis la résurgence des cas de mpox dans le monde, d'abord en Afrique, puis en Asie et maintenant en Europe, la possibilité que l'infection sévisse dans l'Hexagone est très largement envisageable. Le 14 août dernier, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclenché son plus haut niveau d'alerte et, le lendemain, un premier cas du nouveau variant clade 1b a été découvert en Suède chez une personne ayant effectué un séjour en Afrique, où les personnes infectées se multiplient.

Avec l'arrivée de ce variant du virus mpox, "il y a de fortes chances que des cas sporadiques" que de nouveaux cas de variole du singe "apparaissent, et sans doute prochainement, en France" a estimé le ministre démissionnaire délégué à la Santé, Frédéric Valletoux dans les colonnes de la Tribune Dimanche. Il a toutefois rappelé que "jusqu'à présent aucun [cas lié à ce variant n'a été découvert en France]".

Pas de confinement, mais des mesures de prévention

Si l'OMS alerte contre la propagation de ce nouveau variant de la variole du singe, son directeur pour la zone Europe, Hans Kluge, a assuré lors d'un point presse des agences de l'ONU que "le mpox n'est pas le nouveau covid". Le souvenir douloureux de l'épidémie mondiale de Covid-19 étant encore frais dans l'esprit collectif, y compris en France. Le Premier ministre démissionnaire, Gabriel Attal, a donc pris des dispositions sans envisager des mesures aussi strictes que lors de la période covid. Il a annoncé le placement du système de santé français en "état de vigilance maximale" et s'est entretenu avec Catherine Vautrin, ministre du Travail, et Frédéric Valletoux, délégué à la Santé, a plusieurs reprise depuis le 16 août 2024. Le ministre délégué à la Santé a depuis écarté l'idée d'un nouveau confinement. Rien qu'en France, 152 000 doses de vaccins ont été administrées fin juin. 

Assez de stocks en France ?

S'il s'avère qu'un d'individu est infecté par le mpox en France, il pourra se faire dépister auprès de son médecin traitant au moyen d'un test PCR avant d'être prise en charge et soigné. Dans un communiqué, datant du 19 août, l'Institut Pasteur s'est dit prêt à "tester et vacciner les patients à la demande des autorités". A noter toutefois que le vaccin de Bavarian Nordic n'est administrable qu'aux adultes, à l'exception des femmes enceintes. Concernant la quantité de doses de vaccins disponibles en France, le ministre démissionnaire Frédéric Valletoux a assuré dans la Tribune Dimanche avoir "des stocks robustes qui permettent une réponse adaptée. Nous en avons plus qu'en 2022 et nous pouvons en commander rapidement si besoin". La vaccination doit d'ailleurs continuer à être mise en place auprès de "public le plus exposé". 

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Plusieurs cas de variole du singe en France

En 2022, près de 5000 cas de variole du singe (mpox) avait été détectés, mais il s'agissait de contagions liées à une autre souche (clade 2). Pour y faire face, 141 049 vaccinations avaient été réalisées sur l'ensemble du territoire. En 2023 et 2024 plusieurs cas de ce même variant avaient aussi été détectés, dans une moindre mesure.

La différence avec cette nouvelle épidémie de mpox, c'est que le nouveau variant clade 1b a été jugé plus contagieux et plus virulent que la souche précédemment détectée en France. "Nous savons que le clade 1 est plus dangereux que le clade 2", a expliqué le porte-parole de l'OMS, Tarik Jasarevic, depuis Genève. Le nouveau variant de la maladie est responsable de symptômes plus graves, notamment des éruptions cutanées généralisées sur tout le corps et non concentrées sur les zones génitales, sur le visage ou sur les mains et les pieds comme dans la plupart des cas. Le taux de mortalité du variant clade 1 de la variole du singe est estimé par les scientifiques à 3,6% rapporte l'AFP.

En plus d'être plus grave, ce variant semble se transmettre davantage selon le docteur Catherine Smallwood, du bureau européen de l'OMS citée par BFMTV : "Il semble s'agir d'une souche du virus qui circule exclusivement au sein de la population humaine, et certains des changements viraux identifiés par les virologues nous montrent qu'il est probable qu'elle se transmette plus efficacement entre humains".

Quelle est l'origine de la variole du singe ?

L'épidémie de variole du singe a, selon l'Organisation mondiale de la santé, commencé avec un patient zéro contaminé par la "consommation de viande d'animaux infectés pas suffisamment cuite". Cette maladie infectieuse est transmise principalement par les rongeurs aux animaux dont certaines peuvent être consommés par l'homme. 

Pour ce qui est de l'origine géographique de la variole du singe, l'OMS indique que la maladie trouve son origine en Afrique du centre et de l'ouest. Connue depuis les années 1970, cette maladie tend habituellement à se développer dans les zones tropicales. La voir se développer dans des pays n'ayant pas ce climat est une surprise pour les scientifiques. 

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