Cette manière de parler peut-être révélatrice d'un cerveau déclinant selon les scientifiques

Cette manière de parler peut-être révélatrice d'un cerveau déclinant selon les scientifiques Selon une étude, un trait d'élocution particulier peut présager un déclin cognitif.

Difficultés à trouver ses mots, vitesse de parole, tiques de langage... Dans une conversation, il y a certains traits d'élocution qui se détectent facilement. L'un d'entre eux pourrait cependant être révélateur d'un déclin cognitif. Si la difficulté fréquente à trouver ses mots peut être vue comme un premier signe de la maladie d'Alzheimer, une étude de l'Université de Toronto suggère que c'est un autre trait d'élocution qui est un indicateur plus précis et plus fiable de la santé du cerveau. Chercher ses mots serait en réalité une étape plus "normale" du vieillissement.

Pour leurs recherches, les scientifiques ont demandé à 125 adultes en bonne santé et de toutes tranches d'âge de leur décrire en détail deux images complexes. Ce récit a été enregistré et analysé par un logiciel d'intelligence artificielle pour mettre en exergue certaines caractéristiques comme les mots utilisés, la vitesse de parole, les pauses entre les mots...

Cet exercice a été accompagné de tests sur la concentration, la vitesse de réflexion et la capacité à effectuer des tâches. Les cobayes ont également dû reconnaitre des objets en images tout en entendant un "mot distracteur" au même moment. Les chercheurs relèvent alors le temps de réaction entre la vision de l'image et la réponse.

En analysant les résultats de ces tests, les chercheurs ont observé une corrélation entre le déclin des capacités exécutives et un débit de parole plus lent. Selon les auteurs, "le ralentissement cognitif est supposé réduire la performance des tâches soit par limitation de temps, soit par un échec de simultanéité". Cette étude montre alors que ce n'est pas uniquement ce qui est dit qui peut révéler des changements cognitifs, mais aussi la vitesse à laquelle ces paroles sont proclamées. "Ce n'était pas s'arrêter pour trouver les mots qui montrait le lien le plus fort avec la santé du cerveau, mais plutôt la vitesse de parole entourant les pauses", ont analysé les chercheurs. 

Si des recherches complémentaires restent nécessaires, cette découverte pourrait aider à identifier des personnes à risques avant que des symptômes plus importants ne se manifestent. Cela peut permettre de relever des signes avant-coureurs de maladies neurodégénératives par exemple. La vitesse de parole devrait donc être davantage testée dans le cadre d'évaluations cognitives standard. 

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