Cette étape du sommeil est cruciale pour réduire le risque de démence
Lors de vacances en famille, nombreux sont ceux qui ont été réveillés à l'aube par leurs grands-parents un peu trop matinaux. Les aînés sont des lève-tôt car le temps de sommeil diminue en vieillissant. Enfin pas tout à fait. Les seniors ont besoin de la même quantité de sommeil que leurs cadets mais leur période de sommeil est plus fragmentée, notamment avec les siestes. En réalité, avec l'âge, ce n'est pas le temps de sommeil qui diminue mais sa qualité.
Une nuit de sommeil est divisée en plusieurs cycles, eux-mêmes divisés en phases de sommeil. Chaque cycle dure plus ou moins 90 minutes et est "constitué d'une alternance de sommeil lent et de sommeil paradoxal, correspondant chacun à une activité cérébrale différente", explique l'Institut national de la santé et des recherches médicales (Inserm).
Le sommeil lent comporte lui-même trois stades : le stade 1, au cours duquel s'opère le passage de l'éveil au sommeil, le stade 2 dit de "sommeil léger" et le stade 3, qui correspond au "sommeil profond" lors duquel l'activité cérébrale et musculaire est au ralenti. Le sommeil paradoxal correspond, lui, à la période la plus propice aux rêves. Lors de cette étape du sommeil, l'activité cérébrale est plus importante.

Or avec l'âge, on remarque que ce cycle se dérègle, le sommeil lent profond diminue alors que les périodes de sommeil paradoxal s'intensifient. Une étude publiée en 2023, indique par ailleurs que les personnes de plus de 60 ans sont 27% plus à risque de développer une démence si elles perdent ne serait-ce que 1% de cette étape du sommeil chaque année.
"Le sommeil lent, ou sommeil profond soutient le cerveau vieillissant de nombreuses façons, et nous savons que le sommeil augmente l'élimination des déchets métaboliques du cerveau, notamment en facilitant l'élimination des protéines qui s'agrègent dans la maladie d'Alzheimer", a déclaré Matthew Pase, neuroscientifique à l'université Monash en Australie, qui co-signe l'étude.
Les résultats de recherches menées par l'Université de Berkeley indiquent aussi que le "sommeil profond pourrait aider à atténuer la perte de mémoire chez les personnes âgées confrontées à un stade avancé de la maladie d'Alzheimer". Cette seconde étude explique que le sommeil profond permettrait d'éliminer les protéines bêta-amyloïde, présentes dans le cerveau et qui affecteraient la mémoire.
L'accumulation de ces protéines serait due à un sommeil de mauvaise qualité. Et augmenter la quantité de sommeil lent profond permettrait de limiter leur propagation et agirait comme "un facteur de protection contre le déclin de la mémoire chez les personnes atteintes d'Alzheimer" précise l'étude américaine. Si ces résultats se confirment lors de nouvelles recherches, il sera, à l'avenir, peut-être possible d'atténuer certains des effets les plus dévastateurs de la démence, chez les personnes malades, car "le sommeil est quelque chose que nous pouvons modifier", ajoute l'un des auteurs de l'étude.