Angelo Scola : un proche de Benoît XVI, espoir déçu

Angelo Scola : un proche de Benoît XVI, espoir déçu Angelo Scola est un homme d'une grande érudition, à la fois conservateur et ouvert sur toutes les cultures du monde. Un profil qui semblait parfait pour l'église et les challenges qu'elle doit affronter. Mais il n'a pas été désigné par ses pairs.

[Mis à jour le 13 mars à 20h12] Angelo Scola, grand favori du conclave qui devait décider du successeur de Benoît XVI, n'a pas été élu pape, bien que favori des pronostics. La fumée blanche qui s'est échappée de la cheminée de la Chapelle Sixtine vers 19 heures ce mercredi 13 mars au soir a consacré l'Argentin Jorge Maria Bergoglio, qui devient François Ier.  C'est le cardinal français Jean-Louis Tauran qui a annoncé le nom du vainqueur.

Né en 1941 près de Milan, Angelo Scola grandit dans une famille très modeste. Son père était routier et pas très croyant. Sa mère en revanche était très pratiquante. Angelo Scola ne devient prêtre qu'à 29 ans, en se rapprochant du mouvement Communion et Libération, qui réunit laïcs et prêtres en Italie. Dans les années 1980, ce mouvement devient de plus en plus politique et est rapidement influent auprès des entrepreneurs qui comptent dans le nord du pays. Communion et Libération entretient ainsi certains rapports avec la droite italienne, Angelo Scola aura même l'occasion de donner des cours de philosophie à Silvio Berlusconi dans les années 1980, avant de s'éloigner du mouvement, comme du Cavaliere.

Abgelo Scola fait partie de la même école théologique que l'ancien pontife, celle de la revue "Communio". Connu pour sa très grande culture, ses positions conservatrices tout autant que pour son hostilité à l'islamophobie, Angelo Scola ne croit pas au "choc des civilisations", préférant le dialogue des cultures et l'ouverture sur le monde. En 2004, il lance une revue de réflexion sur les échanges entre islam et chrétienté, qui consolide sa réputation. S'il est ouvert au dialogue, Angelo Scola estime en revanche qu'il existe des "valeurs non négociables" dans le catholicisme, notamment en ce qui concerne le modèle familial et le respect de la vie.

Ancien recteur de l'université de Latran, l'Italien a fait ses preuves en refondant ces dernières années le diocèse de Milan. En vrai "patron", il a su réorganiser les 1000 paroisses de son archevêché tout en lui donnant une dimension internationale. L'ancien patriarche de Venise avait été nommé, en 2002, par le pape en personne, archevêque de Milan, le plus grand diocèse du monde. La marque d'un soutien, une sorte d'adoubement ? En tout cas, il est fort probable que Benoît XVI voyait déjà à l'époque en Angelo Scola un excellent successeur.

Angelo Scola était le favori numéro 1 de bon nombre de connaisseurs des institutions du Vatican, mais aussi des bookmakers britanniques. Paddy Power et William Hill, deux maisons de paris, le plaçaient en tête des pronostics, avec une cote de 9 contre 4. Selon les parieurs, il y avait donc près d'une chance sur deux pour que le conclave se mette d'accord sur son nom. Toujours selon les bookmakers, le prochain nom du pape devait être "Léon", donné à 5 contre 4 ou encore "Pierre", donnée à 2 contre 1.

Parmi les 1,2 milliard de catholiques qui étaient dans l'attente depuis le 28 février de découvrir leur nouveau pape et la décision du conclave, Angelo Scola devait en tout cas être le plus impatient. Il sera peut être le plus déçu.

EN VIDEO : Le conclave au cours duquel les cardinaux élisaient le successeur de Benoît XVI après sa démission historique s'est ouvert le mardi 12 mars.

"Ouverture du conclave pour élire le successeur de Benoît XVI"