Boulanger : des excuses après les insultes dans le fichier client

Boulanger : des excuses après les insultes dans le fichier client La Cnil a épinglé Boulanger pour avoir renseigné son fichier client avec des "commentaires excessifs". "Client alcoolique", "de confession juive", "casse-couilles"… Les salariés de la société spécialisée en électroménager et multimédia ne se sont pas gênés.

5 828 commentaires de la même teneur ont été relevés par la Commission nationale informatique et libertés (Cnil) dans un fichier client de Boulanger. Des petits mots qualifiés de "commentaires excessifs" par le gendarme français de l’informatique. Jugez plutôt : "client casse-couilles", "grosse connasse qui se croit tout permis", "client de confession juive", "fort accent africain". Les salariés vont même jusqu’à consigner l’état de santé des personnes rencontrées : "client avec un problème cardiaque", "client s’est fait opéré d’une hernie discale il y a trois mois". D’après la Commission, ces commentaires auraient été ajoutés au fichier client par le service après-vente.

La société Boulanger a donc été mise en demeure jeudi par la Cnil de ne plus enregistrer de "commentaires excessifs" dans ses fichiers clients. "Le recours à des commentaires n’est pas interdit dans la mesure où il permet le suivi des dossiers des clients", explique la Commission. "Les informations renseignées doivent être objectives et en relation avec la prestation commerciale". Le groupe d’électroménagers et de matériel multimédia semble cette-fois avoir outrepassé ses droits… Suite à une plainte, les enquêteurs de la Cnil ont effectué un contrôle dans un magasin de l’enseigne en février. C’est là qu’ils ont relevé 5 828 de ces commentaires dans le fichier auquel ils ont eu accès.

La Cnil demande à Boulanger de prendre des mesures pour lutter contre ces commentaires désobligeants dans un délai de trois mois. Elle propose par exemple de mettre en place "un système de détection automatique de type filtre". Par ailleurs, la Commission accuse également Boulanger de recueillir sur son site des informations sur les internautes dès l’arrivée sur la page d’accueil afin de proposer des publicités ciblées et de conserver ces données durant "une durée excessive" de 15 ans.

Si la société n’agit pas, une autre procédure pouvant aboutir à une sanction sera éventuellement amorcée. Sur Twitter, Boulanger s’est d’ores-et-déjà excusé pour ces "dysfonctionnements" et assure prendre "dès aujourd’hui toutes les mesures pour y remédier".