Comment va se passer la libération de Jacqueline Sauvage ?

La Rédaction

Comment va se passer la libération de Jacqueline Sauvage ? Graciée par le président François Hollande, Jacqueline Sauvage n'en a pas pour autant fini avec la justice. La libération est encore loin. Explications.

[Mis à jour le mardi 2 février à 00h00] Le président François Hollande a bel et bien gracié Jacqueline Sauvage dimanche 31 janvier. Néanmoins, il ne s'agit que d'une grâce "partielle". Et le chemin est encore long et semé d'embûches avant que cette femme de 68 ans ne recouvre vraiment sa liberté. 

VIDEO. Hollande accorde une remise gracieuse à Jacqueline Sauvage

"Hollande accorde une remise gracieuse à Jacqueline Sauvage"

Mobilisation et pétition

Jacqueline Sauvage avait été condamnée à 10 ans de prison pour la seconde fois en décembre dernier. Après 47 ans de calvaire, cette sexagénaire a tué son mari, un homme violent et un père incestueux, de trois balles dans le dos. La justice n'avait pas retenu la légitime défense. Depuis son dernier jugement, de nombreuses personnes se sont mobilisées en sa faveur. Une pétition demandant la grâce présidentielle a même été signée par près de 400 000 personnes. Le chef de l'État a finalement réagi. Vendredi dernier, les filles de Jacqueline Sauvage ont été reçues à l'Élysée avec leurs avocates. Elles en sont sorties apaisées, affirmant s'être senties écoutées par François Hollande

Le président de la République a accordé dimanche une grâce partielle "de sa peine d'emprisonnement de 2 ans et 4 mois ainsi que de l'ensemble de la période de sûreté qu'il lui reste à accomplir". Jacqueline Sauvage n'est donc pas sortie de prison dans la foulée. Cette annonce signifie seulement qu'elle peut désormais présenter une demande de libération conditionnelle. Sans cela, la sexagénaire aurait dû attendre janvier 2017.

Un long interrogatoire

De plus, comme toute personne ayant été condamnée à 10 ans de prison ou plus, et qui plus est pour un "meurtre aggravé", Jacqueline Sauvage doit être longuement interrogée par des psychologues, des conseillers pénitentiaires d'insertion et de probation ou encore des surveillants. Le tribunal d'application des peines doit en effet évaluer sa dangerosité avant d'accepter ou non sa libération conditionnelle. Problème : les commissions administratives auxquelles sont envoyés les rapports de chaque expert sont très en retard et mettent près de neuf mois à rendre leur verdict, explique notamment Jean-Claude Bouvier à Libération.

Le verdict rendu, il faudra encore que le juge d'applications des peines accepte à son tour de la libérer. Enfin, si la conditionnelle de Jacqueline Sauvage est acceptée, cette dernière pourrait encore être obligée de porter un bracelet électronique, de vivre sous un régime de semi-liberté ou encore de bénéficier d'un placement à l'extérieur. Par ailleurs, sa condamnation restera quoiqu'il arrive marquée dans son casier judiciaire.