Journée de la femme 2016 : des serviettes et des tampons hygiéniques pour les femmes SDF

La Rédaction

Journée de la femme 2016 : des serviettes et des tampons hygiéniques pour les femmes SDF JOURNEE DE LA FEMME - Pour la Journée de la femme, une jeune étudiante de Sciences Po organise une collecte baptisée "Règles élémentaires" visant à offrir aux femmes sans-abri des produits d'hygiène intime...

[Mis à jour le 8 mars 2016 à 14h02] La Journée de la femme 2016 est comme chaque année l'occasion pour de nombreuses associations de promouvoir leur cause ou mettre en place des opérations pour les femmes démunies ou en danger. Dans le flot d'initiatives repérées lors de cette Journée internationale des femmes, une attire particulièrement l'attention. Il s'agit de l'opération "Règles élémentaires", lancée fin 2015 par une étudiante de Sciences Po Paris, Tara Heuzé. Le principe : collecter des produits d'hygiène intime afin d'aider les jeunes femmes sans domicile fixe. Le slogan de l'opération, en partenariat avec le Samu Social et Paris Solidaire, est d'ailleurs des plus explicites : "Alice, 29 ans, sans toit, mais des règles tous les mois".

Sur sa page Facebook, l'équipe des Règle élémentaires rappelle que cette collecte se déroule à Paris et ailleurs en France. "Plein de nouveaux partenaires et de points relais pour cette collecte d'ampleur nationale ! La première avait permis de récolter plus de 20000 produits d'hygiène et de venir concrètement en aide aux 15000 femmes suivies par le Samu Social de Paris", détaille une publication sur Facebook. Et de poursuivre : "Toutefois, c'est une goutte dans l'océan face à un besoin sans cesse renouvelé. Nous espérons avec cette deuxième collecte nationale et les nombreuses autres à venir, ainsi qu'avec les futures boîtes à dons, parvenir à briser ce tabou et changer les règles". Cette collecte est prévue pour durer trois jours, le 8, 9 et 10 mars.

VIDEO. "Ce que je refuse de voir le 8 mars", journée de la femme : l'oeil de Slate

""Ce que je refuse de voir le 8 mars", journée de la femme : l'oeil de Slate"

Journée de la femme ou des droits des femmes ?

Depuis 1977, le 8 mars est la date qui a été choisie par les Nations unies comme la Journée internationale des femmes. Un terme sujet à débats puisqu’il s'agissait à l'origine d'une journée consacrée aux "droits des femmes". L'ONU a récemment admis que cette transformation sémantique, lourde de sens, était due à une erreur de traduction. Mais en transformant la "Journée des droits des femmes" en "Journée de la femme", l'institution a donné libre court à toutes les dérives selon plusieurs contempteurs de cette journée, dont des féministes qui dénoncent une occasion de renforcer les clichés entourant les femmes avec moults opérations sur les vêtements, le maquillage, la maroquinerie...

Chaque année, de nombreux évènements sont en effet organisés pour la Journée de la femme. Certains heureusement restent fidèles à la vocation originelle de cette journée. Pour cette nouvelle édition, la réalisatrice Lisa Azuelos a par exemple décidé de lancer une plateforme spécifique contre la "Gynophobie". L'objectif ? "Faire émerger le mot gynophobie et créer un mouvement mondial afin de qualifier et dénoncer tous les actes de gynophobie". Comme le rappelle le site, ce terme désigne l'hostilité envers les femmes, car elles sont des femmes. Un terme proche mais différent de la "misogynie" qui désigne quant à lui la "haine" ou le "mépris" des femmes, mais qui, selon la réalisatrice, devient "par moments ou contre-produc­tif, ou pas assez puis­sant pour décrire une situa­tion". L'ex­ci­sion ou la lapi­da­tion sont-ils des actes "misogynes" ?