Manifestation du 12 mai 2016 [PHOTOS] : les images des violences à Paris

Manifestation du 12 mai 2016 [PHOTOS] : les images des violences à Paris MANIFESTATION 12 MAI - A Paris, Rennes, Nantes, Lille, Toulouse, les cortèges déployés contre la loi Travail ont été émaillés d'incidents.

[Mis à jour le 12 mai 2016 à 23h47] Jeudi 12 mai, la journée de mobilisation contre la loi Travail a été marquée par de nombreuses violences dans plusieurs villes de France. À Paris, dès le début de l'après-midi, des heurts ont été constatés en marge du défilé des opposants au gouvernement, exaspérés par l'usage du 49.3 à l'Assemblée pour abréger les débats sur le projet de loi. Une détonation a même été mentionnée via une vidéo sur Twitter à la mi-journée. Les premiers affrontements ont été rapportés vers 15h, alors que le cortège avait pris le départ de Denfert-Rochereau et se trouvait à proximité de Montparnasse. Les CRS, en nombre, ont chargé et lancé des gaz lacrymogènes, provoquant un mouvement de foule.

A leur arrivée aux Invalides, entre 15h30 et 16h, les manifestants étaient "sous la pluie et les lacrymos". A 16h, la plus grande confusion régnait sur la place parisienne. Vers 17h, plusieurs personnes rapportaient une vive agitation autour du métro Saint-François-Xavier. Une trentaine de manifestants se sont finalement rendus devant l'Assemblée nationale alors que Manuels Valls défendait son texte face aux députés.  Dans la soirée, les manifestants ont quitté les abords de l'Assemblée nationale pour regagner la place de la République. C'est sur cette place que se trouve le point de ralliement du mouvement Nuit debout depuis ses débuts.
Selon la préfecture de police, entre 11 500 et 12 500 manifestants ont défilé à Paris aujourd'hui. La CGT parle elle de 50 000 personnes dans les rues de la capitale contre la loi travail

Manifestations contre la loi travail : 300 policiers blessés

Les policiers auraient été les cibles de caillassages de la part de quelques dizaines de casseurs. Des personnes au visage masqué ont aussi pris à partie le service d'ordre des syndicats, notamment de FO. D'après plusieurs sources, des casseurs ont tenté d'attaquer les militaires qui protégeaient l'hôtel des Invalides. Les CRS ont procédé à leur dispersion. La préfecture de police a confirmé, sur Twitter, que les forces de l'ordre ont essuyé des tirs de projectiles à Montparnasse Vaugirard. Elle rapporte deux interpellations.

Depuis le début des manifestations contre la loi El-Khomri, 300 policiers ont été blessés. Le nombre d'interpellations s'élève au total à mille personnes. Le ministre de l'Intérieur a déclaré dans l'après-midi, au Sénat, que "plusieurs centaines" de personnes seront jugées, "ce qui est bien le signe qu'il n'y a aucune complaisance, qu'il y a une totale fermeté et une totale détermination du gouvernement à ne pas laisser ces groupes agir", a-t-il déclaré.

Images de la manifestation du 12 mai 2016

A Paris toujours, des manifestants ont pénétré sur les voies de la ligne 6 du métro, dans les environs de Denfert-Rochereau. Le trafic a été coupé sur l'ensemble de la ligne jusqu'à 14h30. Le cortège était attendu dans le courant de l'après-midi devant les grilles de l'Assemblée nationale. Des lycées parisiens sont aussi bloqués depuis ce matin, notamment le lycée Sophie Germain (4e) et le renommé Henri IV (5e). Devant plusieurs établissements, des poubelles ont été rassemblées pour bloquer les entrées.

Manifestation à Paris : les CRS en nombre

La préfecture de police de Paris a déployé un impressionnant dispositif de sécurité pour encadrer la manifestation dans la capitale. Depuis hier, elle délivre plusieurs consignes aux manifestants et des conseils aux riverains. Elle a indiqué par ailleurs à la presse que "tout au long de la progression [du défilé -NDLR] une liaison étroite est maintenue entre les forces de l'ordre et le service d'ordre des organisateurs dans le but d'assurer le déroulement normal de la manifestation". Une partie des forces de l'ordre était positionnée en amont du cortège lors de son départ en début d'après-midi, où une masse de CRS a commencé à "défiler" devant les manifestants. Ces derniers ont été "invités à se positionner derrière les organisateurs, qui ouvriront la marche, afin de permettre le travail des forces de l'ordre en cas de nécessité d'isoler d'éventuels casseurs". La présence des CRS en nombre dans le cortège fait l'objet de moqueries sur Twitter.

Manifestations à Rennes, Nantes, Toulouse, Lille, Le Havre... Des heurts

Des incidents ont été rapportés dans plusieurs autres villes de France, en marge de la mobilisation contre la loi Travail. Au Havre, c'est la mairie qui a été envahie par les opposants au gouvernement, qui ont allumé des fumigènes et commis plusieurs dégradations. La permanence d'une élue PS a aussi été visée. Dans la ville toute proche de Caen, les gaz lacrymogène ont été sortis pour éviter les débordements. Les locaux de la Caf ont été occupés puis verrouillés par les CRS. Quelques minutes plus tôt, un face à face entre policiers et manifestants a eu lieu sur le pont Churchill. Ces derniers ont fini par reculer. A Nantes, la mobilisation, qui s'est concrétisée par un blocage du périphérique, a provoqué d'importants problèmes de circulation. Des feux de barricades ont été allumés aux environs d'un lycée de la ville. En milieu d'après-midi, une confrontation a également eu lieu avec les forces de l'ordre. La gare SNCF a été saccagée entraînant un arrêt du trafic. A Rennes, un dépôt de bus a été bloqué par des feux de palettes. Plusieurs autres villes comme Lorient, Grenoble, Lyon, sont concernées par des cortèges à risque. A Montpellier, plusieurs centaines de manifestants se sont rendus devant les grilles de la préfecture dans un climat tendu. Les CRS ont mis la foule en joue. A Toulouse, c'est devant le commissariat que la température est montée quand des manifestants sont allés réclamer la libération de plusieurs personnes interpellées. Des gaz lacrymogènes ont aussi été tirés. Au total, 9 personnes ont été interpellées à Toulouse, où entre 3000 personnes (préfecture) et 12 000 manifestants (syndicats) s'étaient rassemblés.

Transports peu perturbés, quelques écoles fermées

En dehors de la circulation dans les quartiers traversés par la manifestation, peu de perturbations ont eu lieu. À Paris, le rassemblement est parti en début d'après-midi de la place Denfert-Rochereau. Le cortège est passé ensuite par les boulevards Raspail, de Montparnasse, des Invalides, l’'avenue de Villars jusqu’'à la place Vauban. En Ile-de-France, la RATP annonçait ce matin que le trafic resterait normal jeudi 12 mai, à l'exception, donc, des lieux visés par la manifestation. Ainsi, le trafic des lignes de bus 28, 38, 39, 58, 68, 70, 82, 87, 88, 89, 91, 92, 94, 95, 96, 216 et 283, qui se trouvent dans le secteur, a été très perturbé. Mais rien côté métro et RER. 

À Toulouse, Nantes et dans d'autres villes, les transports en commun ont été localement également perturbés, principalement les bus et tram se trouvant sur le passage des manifestations.

Par ailleurs, si vous êtes parents, peut-être avez-vous reçu un mot de l'école ou de la cantine scolaire vous informant que le service est impacté du fait de la mobilisation de certains professeurs et personnels périscolaires jeudi. Des écoles ont été fermées ce 12 mai. C'est notamment le cas à Quimper, comme l'a annoncé Ouest-France. Des cantines ou encore l'accueil périscolaire ont également été fermés pour l'occasion, précise le quotidien.