Privilèges des cheminots, fonctionnaires, pharmaciens... La vérité sur leurs avantages
Cheminots, fonctionnaires, militaires, mais aussi pharmaciens, greffiers, journalistes ou assistantes maternelles… Tous des privilégiés ? De nombreuses professions sont souvent perçues dans l'opinion (et par une partie de la classe politique) comme donnant droit à des avantages qu'il s'agit de revoir ou de réformer en période de disette budgétaire. Certaines d'entre elles se retrouvent d’ailleurs régulièrement dans la rue pour préserver leurs acquis ou leur statut. "La longue dépression des années 30 a conduit toutes les professions capables de le faire à revendiquer des règles protectrices", a récemment recontextualisé l'économiste et historien Pierre-Cyrille Hautcoeur pour Le Monde. Mais quelles formes prennent aujourd'hui ces traitements particuliers parfois encore vivaces, dans les professions réputées les plus privilégiées ? S'agit-il réellement de privilèges ? Voici quelques éléments de réponse.
Vers une réforme des régimes spéciaux ?
Attention aux amalgames, les droits sociaux acquis par les travailleurs au fil du temps, y compris celui de faire grève, sont tout sauf des privilèges. Pour autant, certaines professions bénéficient d'avantages supplémentaires liés à leur branche ou utilisent certains droits de façon jugée abusive. D'autres ont été réformées ou remis en cause ces dernières années. A l'été 2014, les privilèges des professions réglementées ont été remis en question par Bercy : un rapport mis au jour par Les Echos préconisait alors la réforme de 37 de ces professions (dont les pharmaciens, les notaires, les huissiers) pour "redonner du pouvoir d'achat aux Français". Une volonté restée en suspens depuis. "L'enjeu est donc désormais de convaincre les Français, souvent détenteurs de droits particuliers liés à leur profession, que leur abandon n'est pas une partie d'un processus général de "libéralisation" qui affaiblirait aussi les droits sociaux universels, mais peut au contraire permettre de renforcer ces derniers" appuie sur ce point le directeur d'études à l'EHESS (Ecole des hautes études en sciences sociales) Pierre-Cyrille Hautcoeur, dans sa tribune publiée sur Le Monde, en 2014.