Rentrée scolaire 2016 : la réforme du collège, pour un an seulement ?

Rentrée scolaire 2016 : la réforme du collège, pour un an seulement ? Les professeurs enseignant au collège ont fort à faire en cette rentrée scolaire 2016, marquée par l'entrée en vigueur d'une grande réforme des apprentissages.

[Mis à jour le 29 août 2016 à 12h28] Il s'agit probablement de la rentrée la plus périlleuse pour la ministre de l'Education nationale, qui va devoir affronter la grogne des réticents à la réforme du collège, qui rentre en application. Najat Vallaud-Belkacem a adressé à la presse un dossier d'avant-rentrée, pour anticiper les polémiques qui ne tarderont pas à se manifester. "Non, l'arabe ne sera pas obligatoire, le latin n'aura pas disparu et la maîtrise de la langue française sera plus que jamais une exigence fondamentale", peut-on y lire.

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Le ministère de l'Education va s'efforcer de lutter contre les contre-vérités qui se propagent à propos de la réforme du collège, mais aura du mal à rassurer les professeurs qui craignent que l'interdisciplinarité et la suppression des options latin et grec ne posent de réels problèmes dès septembre. Plusieurs syndicats souhaitent encore le retrait de la réforme, mais aussi de nouvelles discussions sur les nouveaux programmes du primaire. Le SNES-FSU, le SNEP-FSU, CGT, Sud, FO appellent même à la grève le jeudi 8 septembre prochain.

La rentrée scolaire 2016 promet donc d'être agitée et la mise en oeuvre de la réforme assez difficile. D'autant qu'il n'est pas impossible que l'exécutif abroge la mesure décidée en début de quinquennat, en cas d'alternance. "Les Républicains reviendront sur cette réforme du collège, tout comme celle sur les rythmes scolaires", a promis Nicolas Sarkozy dans le Figaro le 6 avril dernier. "Près de huit cents heures d'enseignement du français ont disparu du CE1 à la classe de première. Elles doivent être rétablies. [...] Quant à l'égalité des chances, elle ne se gagne pas en traquant les classes de niveau, en déclarant la guerre à Cicéron, en pourchassant l'excellence jusque dans les classes bilingues ou les classes préparatoires", se justifiait-il.

Un point de vue qui n'est toutefois pas partagé par Alain Juppé, qui s'est positionné sur le sujet dans son ouvrage "Mes chemins pour l'école", en août dernier : "Je ne compte pas revenir sur toutes les réformes du quinquennat précédent au motif qu'elles ont été menées par un gouvernement socialiste. On fera une évaluation ; il y aura quelques aménagements ; mais je ne vais sûrement pas remettre en chantier la totalité des programmes scolaires", expliquait-il.