Chantal Jouanno : pourquoi elle se retire du débat (et garde son salaire)

Chantal Jouanno : pourquoi elle se retire du débat (et garde son salaire) CHANTAL JOUANNO - Après les différentes critiques sur son salaire, Chantal Jouanno a décidé de se retirer de l'organisation du grand débat national. Elle garde toutefois sa rémunération.

[Mis à jour le 9 janvier 2019 à 12h04] A la tête de la Commission nationale du débat public, Chantal Jouanno avait été chargée par le gouvernement d'organiser le grand débat public. Ce dernier doit commencer le 15 janvier prochain. Invitée sur France Info lundi 7 janvier, elle avait affirmé que "tout était prêt" et que son équipe serait "opérationnelle" pour cette grande consultation avant d'en détailler les modalités. Hier soir, sur le plateau de France 2, la présidente de la CNDP a pourtant renoncé au "pilotage" du débat. Les récentes critiques sur son salaire ayant eu raison de sa mission. "Ça ne crée vraiment pas les conditions de sérénité nécessaires à ce débat", a t-elle déploré, en assurant toutefois que le débat sur son niveau de rémunération ainsi que sur celui des hauts fonctionnaires était "légitime".

L'ex-sénatrice a assuré qu'elle gardait son poste, elle conserve - pour le moment - la rémunération qui y est associée. "Je maintiens ma présidence, mais je remets dans les mains du président et du gouvernement le niveau de rémunération de la présidente de la CNDP", a-t-elle exactement indiqué au micro d'Anne-Sophie Lapix. La rémunération de Chantal Jouanno à la tête de la Commission nationale du débat public est fixée à 14 666 euros brut mensuels. Elle a perçu 172 425 euros brut annuels en 2018. Une rémunération qui avait  déjà fait l'objet d'une revalorisation à hauteur de 10%  et qui a été augmentée à hauteur de 2.4% en 2019.

Un salaire "pas très gilet jaune" qui a posé problème

Le site d'information "La lettre A" qui a révélé l'information a qualifié le montant de la rémunération de celle qui était alors en charge d'organiser le grand débat national de "pas très gilet jaune". La somme perçue par l'ex-ministre des Sports a en effet été mal perçue en plein contexte de crise des gilets jaunes dont la principale revendication était l'augmentation du pouvoir d'achat. L'ex-organisatrice du grand débat s'était défendue en répliquant qu'elle n'était pas rémunérée spécifiquement pour "cette mission" et qu'elle n'était pas à l'origine de la fixation du montant de son salaire. "Cela ne dépend pas de moi et n'est pas lié au grand débat national" a-t-elle déclaré sur France info.

La présidente de la Commission nationale du débat public a invité dès lundi  les personnes que le montant de sa rémunération a choqué à en faire un sujet du grand débat national. "Je pense que c'est important aussi que les gens disent pourquoi ça les choque et en quoi ça pose problème", a-t-elle déclaré avant de poursuivre. "A la limite, s'ils veulent faire une proposition pour réviser ce salaire, ils en sont totalement libres", avait-elle dit sur France Info.

Face à Anne-Sophie Lapix mardi soir, l'ancienne ministre est de nouveau revenue sur les interrogations "que son salaire a suscitées." Je prends acte des questionnements sur les niveaux de rémunération, en particulier de celle de la présidente de la CNDP et en général des grands fonctionnaires" a t-elle déclaré avant d'estimer le débat "légitime". "Le débat est nécessaire, il doit être serein et il faut créer toutes les conditions pour qu'il se déroule."