VIDEO - Collard s'écharpe avec Cohn-Bendit... puis avec Hapsatou Sy

CLASH COLLARD / COHN-BENDIT - Le député du RN et l'ancien eurodéputé EELV ont eu un échange très vif hier soir en direct sur TF1. Et manifestement, Gilbert Collard n'apprécie guère les commentaires sur le sujet...

[Mise à jour le 27 mai 2019 à 15h51] La séquence restera dans les annales des passes d'armes télévisuelles, mais il n'est pas certains que les deux intéressés s'en vantent et rappellent cet épisode à l'avenir. Dimanche soir, lors de l'émission spéciale organisée par TF1 pour les élections présidentielles, Gilbert, député Rassemblement national du Gard et Daniel Cohn-Bendit, ancien eurodéputé écologiste, se sont copieusement insultés, en direct. Les deux hommes, qui se tutoient, ont visiblement perdu leurs nerfs, se lançant dans un échange de cour d'école si virulent qu'ils semblaient prêts à en découdre physiquement

La vidéo du clash entre Daniel Cohn-Bendit - Gilbert Collard sur TF1

L'échange s'est envenimé quant l'élu du RN a accusé l'écolo d'être un soutien d'Emmanuel Macron et de la République en Marche. Gilbert Collard a posté sur Twitter l'intégralité de la séquence, accompagnée de ce commentaire : "Daniel Cohn-Bendit est un représentant de la République en Marche et ne supporte pas qu'on le lui dise", et ajoutant un mot : "Dehors !" 

Au cours du débat qui les opposait, Daniel Cohn-Bendit s'est notamment vu qualifié par Gilbert Collard de "grand faux témoin" et de "faux cul", du fait de son soutien à La République en marche. "Tu es de trop", a ensuite déclaré Gilbert Collard. Une sortie qui a exaspéré l'ancien député européen, qui s'est levé en s'exclamant : "Bon eh bien je m'en vais ! Si c'est ça le Front national !"

Gilles Bouleau (TF1) obligé de demander de couper les micros

Loin de s'apaiser, les tensions sont ensuite montées d'un cran lorsque Gilbert Collard a renchéri en parlant des "vieilles guenilles, des faux culs de la politique, ceux qui ont dit que les élections étaient un piège à cons". Hors de lui, Daniel Cohn-Bendit s'est ensuite vivement adressé à Gilbert Collard en le traitant d'"ordure", de "merde", de "connard", et en lui intimant de "fermer sa gueule" (sic). Pour tenter de maîtriser la situation, Gilles Bouleau a demandé à ses techniciens de couper le micro de ses deux invités, avant de déclarer : "Monsieur Collard, vous n'êtes pas autorisés à insulter quiconque sur ce plateau."

Gilbert Collard s'est expliqué sur son clash avec Daniel Cohn-Bendit

Sur le plateau de TF1, le député RN s'est défendu en déclarant avoir été attaqué le premier et en a profité, au passage, pour adresser une nouvelle pique à Daniel Cohn-Bendit en le traitant de "vendu à Macron". "Quand vous reprendrez l'écoute [de l'émission], vous verrez que ce petit monsieur de la République (...) m'a insulté. J'ai le droit de parler, même si le rentier et son dentier souhaitent m'en empêcher", a-t-il ensuite affirmé. Lors de la soirée électorale du FN, il est revenu une première fois sur cette altercation, estimant que la présence de deux défenseurs d'Emmanuel Macron sur le plateau de TF1 était "malhonnête". "On n'a pas de raison de se laisser faire. Moi je ne me laisserai pas faire", a-t-il ajouté. Au Figaro plus tard dans la soirée, le député RN du Gard s'est encore expliqué, à sa façon, sur cette altercation : "Cohn Bendit est clairement un représentant de La République en marche. Il vieillit mal. Monter sur les barricades en 68 et finir sur les coussins de velours de Macron c'est trahir ses idées !". Daniel Cohn-Bendit, lui, ne s'est pas exprimé après cet incident.

Gilbert Collard s'en prend à Hapsatou Sy

Grand habitué du réseau social Twitter, le député Rassemblement national a certainement dû lire des dizaines de commentaires sur l'altercation de dimanche soir. Un message de la chroniqueuse de la chaîne C8, Hapsatou Sy, a semble-t-il eu du mal à passer. La jeune femme écrivait pour décrire la scène surréaliste de TF1 "Gilbert Collard nous livre une belle démonstration de ce qu'il fera en politique. Indécence et irrespect. La politique spectacle !". Ce à quoi le principal intéressé a répondu "Chère Corinne, quand on m'insulte de connard je ne me laisse pas faire. Et vous non plus, si ?". Le député, en s'adressant à Hapsatou Sy de cette manière, fait référence à la violente charge d'Eric Zemmour à son endroit, il y a quelques mois, sur le plateau de Thierry Ardisson. Le polémiste avait alors versé dans son argumentaire assimilationniste, considérant que les immigrés devaient donner des prénoms français à leurs enfants.

Gilbert Collard - Daniel Cohn-Bendit : deux profils inconciliables

Gilbert Collard est d'abord un avocat de renom, ayant plaidé dans des affaires de premier plan, notamment pour Charles Pasqua, pour les parties civiles dans l'affaire Klaus Barbie, pour Jean-Pierre Bernès dans l'affaire VA-OM, Richard Virenque dans l'affaire Festina, mais aussi dans l'affaire du tueur en série Patrice Alègre... D'abord engagé à gauche (il a adhéré à la SFIO, puis au Parti socialiste), il entre réellement en politique au début des années 2010, en se faisant élire en tant qu'apparenté FN à l'Assemblée nationale en 2012. Il avait auparavant été candidat centriste à la mairie de Vichy en 2001 et 2008. Gilbert Collard s'est rapproché de Marine Le Pen il y a déjà quelques année, en défendant sa mère, Pierrette, lors de son divorce avec Jean-Marie Le Pen. Une amitié qui s'est donc transformée en complicité politique et qui en fait l'un des puissants porte-voix du RN aujourd'hui. Un porte-voix coutumier de ce genre de clash à la télévision, contre des adversaires politiques comme contre les journalistes.

Daniel Cohn-Bendit fait partie des étudiants leaders du mouvement de Mai 68. Dans les années 1980, il intègre le parti écologiste. De nationalité allemande mais ayant passé une partie de son enfance en France, il est élu conseiller municipal de la ville de Francfort, en Allemagne. En 1994, il est élu député au Parlement européen. En 2004, il devient le porte-parole du parti Vert européen. Trois ans plus tard, il est nommé vice-président du Mouvement européen-France et apporte son soutien à Dominique Voynet durant l'élection présidentielle de 2007. En 2009, Daniel Cohn-Bendit se présente aux élections européennes en France. Sa liste Europe Ecologie - Les Verts décroche la troisième place juste derrière le Parti socialiste. Daniel Cohn-Bendit copréside le groupe des Verts / Alliance libre européenne au Parlement européen jusqu'au 16 avril 2014, date à laquelle il annonce quitter le Parlement ainsi que la vie politique, après plus de 30 ans d'activité.