Mosquée de Lyon : un acte de malveillance ? Ce qu'on sait du colis suspect

Marion Douzet

Mosquée de Lyon : un acte de malveillance ? Ce qu'on sait du colis suspect Ce mercredi 6 novembre à Lyon, un incident est survenu à la grande mosquée, nécessitant l'intervention des forces de police et des pompiers afin de lever le doute sur un colis suspect parvenu au lieu de culte. Une fausse alerte au retentissement particulier dans le contexte actuel.

[Mis à jour le 6 novembre à 17h08] Un courrier reçu par la grande mosquée de Lyon a suscité la panique au sein du lieu de culte, ce mercredi 6 novembre aux alentours de 10 heures. Une enveloppe contenant une poudre blanche suspecte a inquiété les fidèles qui l'ont ouverte, en raison de maux de tête et d'une irritation aux yeux dont s'est plaint une personne à l'ouverture de ce colis. Pour cette raison, une intervention des forces de l'ordre a été nécessaire, dans le cadre classique d'une levée de doute. D'après Lyon Mag, une quarantaine de personnes ont été confinées à l'intérieur de la mosquée le temps des vérifications de routine. Si la poudre s'était avérée dangereuse, le procureur aurait pu être saisi. Après analyse de la poudre suspecte, il s'agissait en fait de farine.

Le recteur de la grande mosquée de Lyon s'est exprimé au sujet de cet incident, qui intervient une dizaine de jours après l'attaque de la mosquée de Bayonne, dans un climat de tension et d'inquiétude pour la communauté musulmane. Kamel Kabtane a en effet déclaré que "les menaces sont [leur] lot quotidien", et a également réagi sur Twitter, publié une photo des véhicules des pompiers devant sa mosquée, avec le commentaire "Triste période".

Dans une interview accordée à France Info, le recteur de la grande mosquée de Lyon avait réagi suite à l'attaque de la mosquée de Bayonne par Claude Sinké, et fait état du climat de peur régnant parmi les musulmans. "C'est de l'émotion, de l'inquiétude et de la colère contre tous ceux qui, depuis quelques temps, ont jeté de l'huile sur le feu. La résultante aujourd'hui est là. (...) Nous avons été spectateurs de toutes ces images données dans les médias, où on voyait des personnes, entre guillemets qualifiées, venir donner leur avis sur l'islam et les musulmans. Pendant des heures et des heures, ils ont véritablement poussé des gens à bout. (...) Il faut que les Français comprennent que ce qui se passe dans notre pays est grave. (...) Les musulmans ont peur de cette situation. Je demande au président de la République de prendre la communauté musulmane sous sa protection," avait-il déclaré au média.

Un acte de malveillance vécu comme une menace supplémentaire pour les musulmans, avec une résonance d'autant plus forte étant donné le contexte actuel. Une manifestation anti-islamophobie se tiendra d'ailleurs le 10 novembre à Paris. Cette manifestation a dores et déjà suscité de vives réactions, notamment suite à l'engagement de plusieurs personnalités de gauche comme Jean-Luc Mélenchon ou Benoît Hamon, alors que certains défenseurs de la laïcité estiment déplacée la participation d'hommes politiques à une telle manifestation. Par ailleurs, le trouble est d'autant plus grand que l'un des initiateurs du rassemblement, le CCIF - dont l'objectif est de recenser les actes islamophobes -, est très controversée en raison de sa proximité avec les Frères musulmans, une organisation islamiste.