Villemomble : une lycéenne s'immole par le feu, de terribles témoignages

Madina, la lycéenne qui s'est immolée par le feu et jetée dans le vide hier au lycée Georges-Clémenceau à Vilemomble, est toujours dans un état critique. Une cellule psychologique a été mise en place au lycée, qui a rouvert ses portes dès aujourd'hui.

[Mis à jour le 26 novembre 2019 à 11h44] Madina, une adolescente de 18 ans scolarisée en première dans le lycée Clémenceau, à Villemomble, en Seine-Saint-Denis, s'est immolée par le feu ce lundi 26 novembre. D'après plusieurs sources du Monde, la jeune fille présentait un "profil psychologique fragile" et avait déjà évoqué des idées suicidaires. Selon un enseignant de l'établissement, "elle n'était pas connue comme posant problème mais les collègues savaient qu'elle n'était pas bien." D'après Le Parisien, la jeune fille était suivie par un professionnel et les enseignants lui prêtaient une attention particulière, en contact avec ses parents. Rapidement, une enquête a été ouverte, confiée au commissariat de police du Raincy, afin de déterminer les circonstances et les motifs de ce passage à l'acte.

Le pronostic vital est engagé

On en sait plus sur le déroulement des faits. La jeune fille, en cours, aurait quitté sa classe pour se rendre dans le hall de l'établissement, où elle se serait aspergée d'un liquide inflammable avant de mettre le feu. Elle aurait ensuite couru à l'étage en hurlant et se serait jetée dans le vide, d'une hauteur de "six ou sept mètres", selon un enseignant. L'adolescente, "inconsciente et brûlée gravement sur une partie importante du corps" d'après les pompiers, a été héliportée en "urgence absolue" à l'hôpital militaire de Percy, à Clamart, dans un service spécialisé pour les grands brûlés, selon une source policière du Parisien. Elle serait touchée de manière importante sur le haut du corps ainsi qu'une partie du visage, et souffrirait également de multiples fractures. Selon BFMTV, le pronostic vital est engagé.

Le témoignage des élèves présents

Choqué, un élève de la classe de la jeune fille a raconté les faits : "On aurait dit une torche humaine, elle hurlait : Aidez-moi ! Aidez-moi ! Puis [elle] a sauté". Un autre élève de première a témoigné en ces termes : "Alors qu'on était en cours, on a vu une boule de feu tomber du 1er étage à travers les vitres. On n'a pas tout de suite compris ce qu'il se passait. Notre professeur est sorti, puis, lorsqu'il a vu qu'il s'agissait d'une élève, il a éteint les flammes avec sa veste et d'autres enseignants sont venus l'aider." Une cellule psychologique a rapidement été mise en place afin de venir en aide aux personnels du lycée ainsi qu'aux élèves témoins de la scène.

D'autres élèves ont manifestement été horrifiés de voir certains de leurs camarades "film[er] la scène pour la diffuser sur Snapchat", "alors que Madina était au sol et criait de douleur". Dans un communiqué, le rectorat de l'académie de Créteil a mis en garde contre les "rumeurs véhiculées sur les réseaux sociaux", appelant à la plus grande prudence. Parmi les rumeurs en question, certaines suggéraient que Madina aurait été victime de harcèlement scolaire. D'après le rectorat, il n'y avait pas de signe de "dysfonctionnement familial".

D'après le Parisien, les cours ont repris au sein du lycée Clémenceau dès ce mardi à 10h, après un rassemblement entre les élèves et les enseignants. Certains élèves de l'établissement se sont exprimés sur les réseaux sociaux, déterminés à se manifester au lycée totalement vêtus de noir ce matin, afin de dénoncer "l'inaction de l'administration après sa première tentative de suicide". Ils ont en effet évoqué un premier passage à l'acte, qui aurait eu lieu également au lycée, par défenestration. On ignore toutefois si ces faits sont avérés.