Brav-M dans TPMP : était-ce des vrais policiers ? La mise au point du préfet de police de Paris

Brav-M dans TPMP : était-ce des vrais policiers ? La mise au point du préfet de police de Paris BRAV TPMP. Le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, était sur le plateau de TPMP ce lundi 3 avril 2023. Il est notamment revenu sur les quatre individus se revendiquant des forces de l'ordre vendredi sur le plateau de Cyril Hanouna. Un seul d'entre eux pourrait, finalement, bien faire partie de la Brav-M.

Trois jours après l'intervention remarquée de quatre individus masqués se revendiquant de la police sur le plateau de Touche pas à mon poste (TPMP), Cyril Hanouna a reçu, ce lundi 3 avril 2023, le préfet de police de Paris Laurent Nuñez. Une interview proposée par le ministre de l'Intérieur lui-même, avait d'ailleurs fait savoir, dès dimanche sur le plateau du Grand rendez-vous d'Europe 1/CNews/Les Échos, Gérald Darmanin. Alors que vendredi soir le syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN) avait dénoncé sur Twitter le fait que les quatre individus présents sur le plateau de TPMP n'étaient "pas [ou] plus des policiers", accusant le présentateur star de ne pas avoir "procédé aux vérifications nécessaires pour éviter de faire parler ces guignols usurpateurs" et menaçant de "poursuites", Cyril Hanouna a souligné ce lundi soir que, selon lui, seule l'une des quatre personnes était membre de la Brav-M. Le présentateur de TPMP s'est par ailleurs défendu à plusieurs reprises d'avoir affirmé que tous en faisaient partie, remarquant au passage qu'effectivement, l'un des quatre membres avait également bien été démis de ses fonctions, comme cela a pu être révélé après l'émission. 

Interrogé sur cette séquence qui a fait vivement réagir ces derniers jours, le préfet de police a expliqué avoir particulièrement mal vécu l'épisode. Pour lui, ces individus ont "jeté le discrédit sur la Brav-M". Laurent Nuñez a rappelé qu'une enquête administrative était en cours. Reprenant les mots de Gérald Darmanin la veille, il a également indiqué que dans la police, "on est transparent". Après avoir demandé l'autorisation, les policiers et gendarmes qui le souhaitent peuvent tout à fait s'exprimer, a-t-il affirmé. "Ce qui me gêne, c'est qu'il n'y a plus de devoir de réserve", a encore déclaré le préfet de police de Paris au sujet de l'intervention des quatre individus dans TPMP. Et d'ajouter : "Un fonctionnaire révoqué qui parle au nom de la Brav-M, c'est [aussi] un problème." Questionné sur l'avenir de ces personnes en cas d'identification, Laurent Nuñez a confirmé qu'elles se feraient bel et bien "enguirlander", si l'on reprend les termes de Cyril Hanouna, et que cette interview ne resterait pas sans conséquence.

Avant cela, Laurent Nuñez était longuement revenu sur la Brav-M et sur son rôle au sein des forces de l'ordre, alors qu'une pétition demandant sa dissolution a récemment vu le jour. "La Brav-M est une unité de maintien de l'ordre. Pour certains d'entre eux, nous les faisons monter à moto pour qu'ils puissent se déplacer plus rapidement", a ainsi expliqué le préfet de police de Paris sur le plateau de TPMP. "Ces individus sont formés pour faire du maintien de l'ordre. La Brav-M, on l'engage toujours sur les groupes les plus à risque, les plus violents", a-t-il insisté. Et de justifier : "Elle est obligée, souvent, de faire un usage proportionné de la violence. Elle va toujours gérer les groupes les plus radicaux, les plus dangereux." Laurent Nuñez a par ailleurs tenu à rappeler le rôle des forces de l'ordre pendant les manifestations. "Notre but n'est pas de casser les manifestations, mais de permettre que le droit de manifester s'exerce", a-t-il insisté, assurant : "Nous n'intervenons jamais en dehors des cas de violence." Pour lui, "pas de victimes collatérales" non plus. "Nous ripostons toujours de manière proportionnée." En cas de dérapage, les policiers ou gendarmes concernés risquent gros, a-t-il également mis en avant. Et le préfet de police de conclure : "La Brav-M est indispensable."

Des membres de la Brav-M présents dans TPMP ?

Quatre individus cagoulés, avec des capuches, sweats ou doudounes, autour du plateau d'une émission à grande audience, qui, micro en main, se présentant comme des policiers de la Brav-M : c'est la scène assez surréaliste qui s'est produite au cours de l'émission TPMP, diffusée sur C8, vendredi 31 mars. En pleine crise sociale avec des manifestations quasi-hebdomadaires, et alors que des violences policières de la part de cette unité de police sont dénoncées, Cyril Hanouna a interrogé ces individus sur la gestion du maintien de l'ordre. "Quatre policiers membres de la Brav-M et unités spéciales sortent du silence", s'est enorgueillie la chaîne dans un bandeau affiché à l'écran. Mais à l'antenne, précision a été faite par l'un des participants : "Il y a parmi nous des membres de la Brav-M et des membres des unités spécialisées qui interviennent sur le maintien de l'ordre. On a fait ça toute notre carrière pendant quinze ans."

"Tous ne faisaient pas partie de la Brav-M"

Durant leurs prises de parole, les voix ont été modifiées pour s'assurer d'un anonymat total. Si protéger l'identité des forces de l'ordre ne semble pas absurde, la question de leur légitimité s'est toutefois rapidement posée. Dans la foulée de l'émission, la préfecture de police s'est emparée du sujet et a dénoncé un coup d'esbroufe. "Les premiers éléments en notre possession laissent à penser que ces personnes n'appartiennent pas à la Brav-M", expliquait l'instance, annonçant l'ouverture d'une enquête administrative et la saisie de la procureure de la République de Paris.

Devant la polémique rapidement suscitée, C8 a tenté de faire amende honorable en indiquant qu'il s'agissait de "quatre policiers", dont "un qui a été révoqué au mois de décembre. Il a été précisé à l'antenne que tous ne faisaient pas partie de la Brav-M". Le bandeau, lui, était moins précautionneux. Un homme a rapidement indiqué être l'un des policiers interviewés : il s'agit de Cédric Vladimir, ex-policier à la Compagnie de sécurisation et d'intervention (CSI) de Seine-Saint-Denis. Confirmant ne pas être de la Brav-M, il a dit s'être exprimé pour "porter la parole de nombreux membres de la Brav-M qui [lui] ont demandé de le faire, et [lui] ont fait l'honneur d'aller dire leur vérité".

Le préfet de police, Laurent Nunez, avait ajouté dimanche 2 avril que "la très grande majorité" n'appartenait pas à la Brav-M. "On a encore quelques doutes", avait-il nuancé, indiquant qu'aucune autorisation de communication n'avait été accordée. "Aller comme ça communiquer et se faire les porte-parole de la Brav-M de manière cagoulée [...] ce n'est pas terrible comme image. Ça nuit à l'image de l'unité en question que nous défendons et qui fait un travail remarquable et qui n'avait pas besoin de ça."