Des chutes d'arbres par centaines en quelques jours - un phénomène rare en automne inquiète les experts

Des chutes d'arbres par centaines en quelques jours - un phénomène rare en automne inquiète les experts Avec la tempête Ciaran qui arrive, bien plus d'arbres pourraient tomber voire être déracinés cette semaine en France que lors des précédentes tempêtes. Voici pourquoi.

Des rafales allant jusqu'à 140 km/h sur les côtes et à 110 km/h dans les terres. Seulement quelques jours après la dépression Céline qui a balayé la façade atlantique du pays, le nord-ouest de la France se prépare à être de nouveau fouetté par les vents violents de la tempête Ciaran.

Le système dépressionnaire "assez exceptionnel" est considéré comme un "phénomène dangereux" par Météo France qui affine déjà ses prévisions. Et pour cause : si des vents violents soufflant à plus de 100 km/h sont déjà dangereux en tant que tels, ils peuvent entraîner d'importants dégâts. Près des côtes, ils agitent la houle, favorisent la formation de vagues et donc le risque de submersion, tandis que dans les terres, ils menacent de faire tomber des arbres.

Le risque de voir les arbres emportés par les rafales de la tempête Ciaran, attendues entre mercredi et jeudi, est décuplé, car avec un début d'automne aux allures estivales, les arbres sont encore feuillus en ce début de mois de novembre. Un phénomène loin d'être anodin, qui inquiète les experts. Les branches chargées de feuilles offrent en effet une meilleure prise au vent qu'un arbre déjà nu pour l'hiver. Et en soufflant à 110-120 km/h de moyenne, selon les premières prévisions, les rafales pourraient entraîner la chute de très nombreux arbres. "Le moindre coup de vent, avec la portée qu'[il] aura sur les feuilles, pourrait renverser tout un tas d'arbres", a confirmé le météorologue Pierre Huat, au micro de France 2.

Même l'enracinement des arbres pourrait ne pas suffire à retenir certains feuillus de tomber. La faute aux fortes et nombreuses précipitations des derniers jours : en gorgeant les sols d'eau, les pluies ont rendu la terre plus meuble et donc moins capable de retenir les racines des arbres sous terre en cas de vents violents. Des centaines voire des milliers d'arbres devraient ainsi être détruits cette semaine.

Tous les arbres ne tomberont pas, mais il se pourrait que les chutes d'arbres soient nettement plus nombreuses que lors des précédentes intempéries. Pour chaque arbre qui tombe, notamment dans les zones urbanisées, il y a un risque de voir des infrastructures écrasées sous le poids du géant et de ses branches. Un risque d'autant plus important si ces bâtisses, qu'il s'agisse de maisons, d'établissements publics ou simplement d'abribus, abritent des personnes. Le risque existe aussi dans les zones moins urbaines, comme sur les routes bordées par des forêts où un arbre déraciné dans un coup de violent peut s'abattre sur la route et entraîner des accidents.

Rien qu'en 2023, les précédentes tempêtes ont montré que le risque d'être blessé par la chute d'un arbre, s'il n'est pas le plus important, est bien réel et peut avoir de lourdes conséquences. En août 2023, un enfant de 10 ans s'est retrouvé entre la vie et la mort après avoir été percuté par un arbre tombé sous le vent de la tempête Patricia en Charente-Maritime. En mars 2023, deux hommes sont décédés dans les Vosges et en Alsace après des chutes d'arbres causées par la tempête Mathis. Et encore le week-end dernier, plusieurs arbres ont été déracinés par les vents de la tempête Céline, ceux-là n'ont heureusement fait aucune victime.