Une grève pendant les JO de Paris ? Pourquoi la CGT brandit la menace

Une grève pendant les JO de Paris ? Pourquoi la CGT brandit la menace La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a annoncé le dépôt d'un préavis de grève dans la fonction publique à partir d'avril et jusqu'à la fin des Jeux olympiques de Paris 2024. Une façon de dénoncer la préparation sociale des Jeux.

A la "trêve sociale" demandée par le président du comité d'organisation des Jeux olympiques de Paris, Tony Estanguet, la CGT répond un non ferme. La secrétaire générale du syndicat a annoncé ce jeudi 7 mars sur franceinfo le dépôt d'un préavis de grève dans la fonction publique qui s'étend du mois d'avril et jusqu'à la fin de la période olympique, en août. La menace d'une grève et surtout la possibilité donnée aux travailleurs de la fonction publique de se mettre en grève durant les Jeux olympiques est un nouveau signal d'alerte envoyé au gouvernement selon Sophie Binet : "Ca fait des mois qu'on répète la même chose et que tout le monde s'en fiche. Ça commence à être très fatigant". "Nous voulons que le gouvernement prenne les mesures immédiatement pour assurer la réussite des Jeux à laquelle la CGT travaille depuis des années. Pour cela, il faut enfin que nos alertes soient entendues et que les jeux soient préparés d'un point de vue social", a ajouté la syndicaliste.

Ce sont bien les trois secteurs de la fonction publique qui seront concernés par le préavis de grève promis par la CGT : les services de l'Etat, ceux des collectivités territoriales et les services hospitaliers. Ces professions sont mobilisées "volontairement ou non" pour et pendant les Jeux olympiques et les efforts qui leur sont demandés provoquent un "fort mécontentement" a indiqué Céline Verzeletti à la tête de la branche fonction publique de la CGT lors d'une conférence de presse le mercredi 6 mars.

Un "défi social" pas relevé par Matignon

"Près de 100 000 fonctionnaires" vont être sollicités pour les Jeux de Paris selon la cégétiste et ils seront autant à subir des contraintes listées par Sophie Binet, notamment le fait de "devoir travailler beaucoup plus que d'habitude avec des heures supplémentaires et des congés payés qu'ils ne pourront pas prendre". La patronne de la CGT a également interrogé les conditions sociales prévues pour ces travailleurs durant les JO et a dénoncé un manque de préparation de l'Etat : "Comment est-ce qu'on va héberger tous les travailleurs et travailleuses qui devront venir en Ile-de-France ? Comment on va prendre en charge leurs enfants alors que ce sont les vacances scolaires ? Quelles primes vont-ils avoir ? Pour l'instant, il n'y a rien de cadré de ce côté". 

Sophie Binet a déjà distribué un "carton rouge" au gouvernement pour le manque de préparation sociale nécessaire en vue des Jeux de Paris et a exigé, le 3 mars, une réunion avec Matignon pour répondre au "défi social" des JO. Parmi les points de discorde qui doivent être résolus, la CGT cite "le manque d'anticipation", " l'absence de dialogue social et de transparence sur les compensations accordées" ou encore " des décisions unilatérales" du gouvernement.

"Mêmes contraintes, mêmes primes"

La CGT de la fonction publique a pour sa part déjà formulé des revendications, dont une : "Mêmes contraintes, mêmes primes". "Nous réclamons des montants alignés sur ce qui a été accordé aux policiers, soit jusqu'à 1900 euros. On est aujourd'hui très loin du compte" a précisé Céline Verzeletti. Les forces de l'ordre sont également mobilisées en vue des JO et ont pu obtenir une contrepartie financière annoncée par le ministre de l'Intérieur. Des négociations pour déterminer des compensations suffisantes et éviter un conflit social dans les secteurs concernés par des contraintes supplémentaires lors des Jeux olympiques sont menées depuis plusieurs mois, mais n'ont pas encore abouti à des accords dans toutes les professions.