La police s'en prend par erreur à une femme chez elle : "J'étais à demi nue, ils ont été très violents"
Alors que la brigade de recherche et d'intervention (BRI) menait une opération coup de filet qui a permis d'interpeller 17 personnes soupçonnées de dégradations commises sur le site du cimentier Lafarge, situé à Val-de-Reuil dans l'Eure en décembre dernier, une famille d'une commune résidentielle près de Rouen a eu la mauvaise surprise d'être interpellée par erreur à son domicile près de Rouen par des policiers.
Comme le rapporte France Info, peu avant 6h ce lundi 8 avril, un chauffeur routier d'une cinquantaine d'années se préparait à sortir de chez lui pour partir travailler, lorsqu'il est tombe sur une brigade de la BRI. Une vingtaine de policiers postés devant sa porte, masqués, cagoulés et armés, étaient prêts à enfoncer sa porte. L'homme, croyant à une erreur, a d'abord demandé des explications aux policiers avant leur préciser qu'il n'avait emménagé avec sa famille que depuis 3 mois. Les hommes de la BRI ont fini par rentrer dans la maison avant de procéder à son interpellation ainsi qu'à celle de sa femme et leur fils de 18 ans.
"Ils m'ont mise à genoux, les mains en l'air et ils m'ont menottée" raconte la compagne du routier à France Info. Encore choquée, elle dénonce le manque d'humanité et de considération que les policiers ont eu pour elle : "J'étais à demi nue, ils ont tout de suite été violents et très agressifs. Je leur ai demandé si au moins je pouvais m'habiller et là ça les a rendus dingues […]. Je leur ai demandé ce qu'il se passait, je tremblais, je pleurais. Rien aucun un mot."
De son côté, leur fils a été réveillé par les policiers qui lui ont "tiré" sa couette, avant d'être menotté à son tour. L'adolescent en étude de psychologie, qui n'a pas compris ce qui lui arrivait, n'a pas trouvé "la force" de se rendre à son examen qui se déroulait le jour même. Finalement après avoir vérifié leurs identités, les policiers leur ont retiré les menottes avant de quitter, sans explications ni excuses, le domicile de la famille normande.
Une erreur des services de police, en raison d'un changement d'adresse
Selon le couple, ils seraient partis en leur disant : "Bon courage pour la suite, ça ne va pas être facile". Plus tard dans la journée, un policier qui les a appelés pour une dernière vérification et aurait dit : "L'erreur est humaine". De son côté, le procureur de la république d'Evreux, Rémi Coutin confirme une erreur des services de police en raison du "changement d'adresse de la personne que les policiers cherchaient à interpeller dans la commune". Trouvant la situation "regrettable", il s'est dit "désolé".
Mardi matin, si tout le monde a pu retourner au travail ou à l'université, le routier s'amuse à dire qu'il a tout de même commencé par regarder en sortant de chez lui s'il n'y avait personne. La famille encore marquée par cette mésaventure d'une trentaine de minutes a contacté un avocat et envisage d'engager une procédure en indemnisation.