Manifestations du 1er-Mai : des syndicats en ordre dispersé, la fin de l'union sacrée

Manifestations du 1er-Mai : des syndicats en ordre dispersé, la fin de l'union sacrée Entre 100 000 et 150 000 personnes battront le pavé ce mercredi à travers la France. Mais après un défilé unitaire l'an passé, les syndicats seront cette fois-ci divisés.

Retour à la normale. Pour ce 1er mai 2024, il n'y aura pas d'union sacrée aux quatre coins de la France pour célébrer la fête du travail. Exit les cortèges unitaires de 2023 et la gronde commune contre la réforme des retraites, place à une mobilisation plus classique, dans laquelle les différentes organisations syndicales manifesteront chacune de leur côté avec des revendications variées. En 2023, 800 000 personnes étaient descendues dans les rues. Ce mercredi, une affluence de 100 000 à 150 000 personnes est attendue à travers le pays. Une manifestation orchestrée autour de trois piliers : la paix, l'Europe et l'austérité.

CGT et FSU : ensemble pour la paix et face à l'austérité

En 2023, les huit principaux syndicats, CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC, FSU, Unsa et Solidaires, avaient défilé ensemble pour une mobilisation record, marquée par des heurts importants. En 2024, la donne n'est plus la même et les mots d'ordre sont bien différents.

La CGT, la FSU et Solidaires appellent dans un communiqué à "manifester partout en France", notamment "contre l'austérité", pour l'emploi et les salaires. Ces organisations "réaffirment - également - leur engagement pour une paix juste et durable". Même son de cloche pour l'Unef, la Page ou le MNL qui lancent un appel contre les profits indécents et les "cadeaux au patronat". La paix face aux conflits actuels, entre la Russie et l'Ukraine, ou Israël et le Hamas est aussi au coeur de la colère.

La CFDT prône une "Europe plus ambitieuse"

De son côté, la CFDT a décidé de revendiquer une "Europe plus ambitieuse pour les travailleurs et les travailleuses" à un peu plus d'un mois des élections européennes. La secrétaire générale, Marylise Léon, sera notamment présente à Nancy ce mercredi. "Avec aussi en exergue, le risque de l'extrême droite au pouvoir et l'importance de la démocratie" précise-t-on dans les rangs de la CFDT. Peu loquace, FO indique qu'elle défilera "sur ses propres positions et revendications". Enfin, l'Unsa appelle à se mobiliser en pointant du doigt le "pouvoir d'achat en berne" et la "stigmatisation des chômeurs et des plus pauvres". 

"Un engouement très relatif"

Cette année, des mouvements pro-palestiniens pourraient également se joindre aux cortèges. Des slogans anti Jeux olympiques pourraient aussi fleurir, de manière à soutenir les fonctionnaires mobilisés par l'évènement et pas assez payés selon les syndicats. Une source proche du ministère de l'Intérieur Indique également à France Info que le mouvement des agriculteurs n'est pas terminé. Quelques actions ciblées du monde agricole ne sont pas à exclure. Enfin, en raison du nombre de participants réduit par rapport à l'an dernier, un "engouement très relatif" est à envisager confiait une source policière à l'AFP.