Un nouveau risque frappe les ascenseurs, 230 000 immeubles touchés dès 2025

Un nouveau risque frappe les ascenseurs, 230 000 immeubles touchés dès 2025 Les pannes ou arrêts d'ascenseurs pourraient être encore plus récurrents en 2025 et concerner de très nombreux Français.

Pannes, dysfonctionnements... Les problèmes d'ascenseurs sont de plus en plus fréquents et pénalisent les Français, particulièrement les habitants des étages supérieurs et les personnes à mobilité réduite. Selon une étude de la Fédération des ascenseurs avec Ipsos publiée en mars 2024, près de 8 Français sur 10 prennent régulièrement l'ascenseur et 28% l'empruntent même quotidiennement. Ils s'en servent notamment pour déplacer de lourdes charges, accompagner des personnes âgées ou des enfants en bas âge. 

Malgré un besoin grandissant, notamment dû au vieillissement de la population, la France est sous-équipée en ascenseurs avec seulement 8 appareils pour 1000 habitants. Cet équipement n'est, en plus, pas très moderne : sur 645 000 appareils en fonctionnement, "25% ont plus de 40 ans et 40% ont dépassé les 25 ans", déplore la Fédération dans un communiqué.

Par ailleurs, une nouvelle difficulté va s'ajouter : les opérateurs vont fermer les réseaux 2G d'ici la fin de l'année 2025 et 3G d'ici fin 2028. Or, les téléalarmes dont sont équipés près de 50% des ascenseurs, utilisés par les usagers bloqués, fonctionnent avec de tels réseaux. S'ils ne sont pas mis à jour, ils ne respecteront plus la réglementation et les appareils devront donc être mis en arrêt.

Cela pourrait ainsi concerner 230 000 ascenseurs équipés en 2G et 300 000 au total. Et la Fédération alerte : "La fin des réseaux 2G et 3G, prévue à très court terme, va rendre très difficile, sinon impossible, la mise à niveau (des téléalarmes) dans les délais requis", compte tenu des votes en copropriétés qui prennent naturellement beaucoup de temps.

Les pannes pourraient également se multiplier. Chaque année, 1,5 million de pannes d'ascenseurs sont constatées en moyenne, avec environ trois appels par appareil par an. Elles s'intensifient notamment à cause du vandalisme. C'est, en moyenne, le motif de 25% à 40% des pannes. Ce sont tous ces différents points que la Fédération des ascenseurs estime négligés dans la proposition de loi présentée le 23 janvier, qui se concentre principalement sur le délai d'intervention en cas de problème.

Le texte prévoit, en effet, à partir du 1er janvier 2026, une "obligation d'information" lorsqu'un problème se manifeste sous deux jours par le propriétaire de l'immeuble auprès d'une société de maintenance. Cette dernière aura ensuite "une obligation de réactivité" avec deux jours pour intervenir et huit jours pour résoudre l'incident. Si le sinistre n'est pas résolu en deux jours, la société devra proposer une solution temporaire pour accompagner les habitants à mobilité réduite, notamment pour leurs courses et leur accès aux soins. En cas de non-respect, une astreinte de 1000 euros sera appliquée par jour de retard. 

La Fédération des ascenseurs estime, dans son communiqué, que ces exigences sont irréalistes et donc limiterait encore plus les interventions. Cette proposition de loi "fait supporter le risque et le poids économique de la vétusté du parc ascenseur et du vandalisme aux ascensoristes et in fine aux propriétaires", déplore-t-elle.