"Cruautés" et animaux "en décomposition" : des élevages fournissant E.Leclerc ciblés par L214
Après Lidl, E.Leclerc. Les équipes de L214, l'ONG pour la protection animale, ont assuré avoir filmé huit des faits de violences illégales dans des élevages porcins en Côtes-d'Armor, en octobre et novembre dernier. Ces exploitations se situent à Plénée-Jugon, Saint-Clet, Plouguenast-Langast, Lamballe-Armor, Plouvara, Gommenec'h, Châtelaudren-Plouagat et Plestan. Elles envoient leurs cochons à l'abattoir de Kermené, qui est une filiale du groupe E.Leclerc pour sa marque Repère et ses boucheries en magasin. Les images ont été partagées par l'association ce jeudi 13 mars. On peut y voir des truies enfermées dans des cages et des cochons entassés dans le noir, qui selon l'association sont engraissés. Certains animaux morts apparaissent aussi ainsi que d'autres agonisants.
L214 dénonce aussi l'insalubrité de l'exploitation avec "un sol ajouré en béton, au-dessus de la fosse à lisier" et "des cadavres en décomposition avancée". L'association soulève, par ailleurs, des pratiques illégales, qu'elle juge aussi "barbares" comme la coupe des queues des porcelets sans anesthésie ou des animaux malades ou blessés laissés sans soins. L'association a décidé de déposer une plainte contre chacun des huit élevages pour mauvais traitements. L'une des plaintes au moins a entrainé l'ouverture d'une enquête.
E.Leclerc pointé du doigt
L214 s'en prend aussi à la chaîne E.Leclerc qui pourrait, selon elle, faire respecter les règles à ses fournisseurs, au lieu de "ne pas réagir et de cautionner ces pratiques". Elle interpelle alors l'enseigne pour qu'elle s'engage à faire respecter les Pig Minimum Standards, qui visent à réduire la souffrance animale.
"Le fait que ce soit huit élevages distincts montre qu'il ne s'agit pas d'anomalies isolées mais bien d'une cruauté structurelle, institutionnelle, presque cautionnée par Leclerc", a dénoncé dans un communiqué Ambre Bernard, chargée de campagne contre l'élevage intensif pour L214. Pour soutenir cet appel, L214 a diffusé une pétition sur son site internet. Une action aura également lieu ce samedi 15 mars devant 38 supermarchés du groupe afin de "sensibiliser les clients et demander à l'enseigne de tourner le dos à ces pratiques cruelles".
E.Leclerc a répondu dans un communiqué, a rapporté France Bleu. L'enseigne condamne fermement ces pratiques contraires au bien-être animal et a assuré qu'elle allait opérer des vérifications dans ces élevages, s'engageant à rompre toute collaboration avec chaque éleveur qui serait concerné. C'est d'ailleurs ce qu'elle avait appliqué l'an dernier suite à une autre enquête de L214 sur deux élevages de porcs bretons : celui de Malansac et celui de Saint-Carreuc. E.Leclerc avance aussi avoir déjà renforcé ses contrôles, en exigeant notamment depuis février 2025 la certification "Le Porc Français" à ses fournisseurs. Cependant, elle estime que les Pig Minimum Standards ne peuvent être complètement appliqués en l'état, imposant des contraintes trop lourdes aux éleveurs.