Le rassemblement contre l'A69 ce vendredi dans le Tarn est-il vraiment "interdit" ? Deux versions s'opposent

Le rassemblement contre l'A69 ce vendredi dans le Tarn est-il vraiment "interdit" ? Deux versions s'opposent À partir de ce vendredi 4 juillet, une "Turboteuf" est organisée dans le Tarn en opposition à la reprise des travaux sur l'autoroute A69. Les participants s'exposent "à une verbalisation" prévient le préfet.

La "Turboteuf", un rassemblement des opposants à l'A69, du 4 au 6 juillet, débute ce vendredi sur les coups de 14 heures. L'évènement se déroule au château de Scopont, à Maurens-Scopont dans le Tarn. "On veut célébrer la diversité des modes de luttes en faisant des temps festifs, des temps où on raconte l'histoire de la lutte. Ici, il y a tout ce qu'il faut pour accueillir plusieurs milliers de personnes", explique à BFMTV Martin, un opposant au projet d'autoroute entre Toulouse (Haute-Garonne) et Castres (Tarn).

Pourtant, un arrêté préfectoral interdit le rassemblement en raison "des risques manifestes de troubles graves à l'ordre public". Ce jeudi, le préfet du Tarn expliquait sa stratégie de fermeté à l'égard de ce genre de rassemblements, lors d'une conférence de presse organisée à Albi. Pour lui, l'absence d'organisateur clair et les appels à générer des actions violentes sont autant d'arguments valables. Pour rappel, Toute manifestation est interdite sur le territoire des 24 communes traversées par le chantier de l'A69. 

"Plusieurs collectifs appellent à participer à ce rassemblement, mais personne, que ce soit un individu ou une organisation - n'en assume la responsabilité de l'organisation. Cet anonymat est un indice fort du caractère problématique de ce rassemblement", regrette Laurent Buchaillat. De leur côté, les organisateurs estiment être dans leur bon droit, en raison du lieu choisi pour cette manifestation. Le rassemblement se déroule dans un lieu privé : le château de Scopont. Devenu un symbole de la lutte contre l'autoroute, il a déjà accueilli un événement lié à l'opposition à l'A69, fin avril, "les déroutantes". 

"On est sur un terrain privé", plaident les organisateurs"

Dans un communiqué, les organisateurs de la "Turboteuf" affirment maintenir l'évènement "dans la mesure où nous nous rassemblerons sur un terrain privé". "On est sur un terrain privé, et les arrêtés pris par le préfet n'ont pas d'effet", assure Jean Olivier, co-président des Amis de la Terre de Midi-Pyrénées, au micro de BFMTV. Une version que réfute totalement le préfet du Tarn, Laurent Buchaillat. "Ce rassemblement est interdit. C'est un lieu privé mais qui sera largement ouvert au public. Mon arrêté couvre cette possibilité. Participer à celui-ci expose donc à une verbalisation ", a-t-il répondu en point presse.

Pour éviter tout débordement, le préfet du Tarn a mis en place un dispositif exceptionnel pour l'occasion. Des "contrôles en continu, jour et nuit, 24 heures sur 24, depuis lundi sur réquisition de la procureure de la République ", sont mis en place. "Notre objectif, c'est de préserver l'ordre républicain, en garantissant la sécurité des personnes et l'intégrité des biens qu'ils soient privés ou publics", précise Laurent Buchaillat. Ce dernier assure que les contrôles n'auront absolument pas pou objectif d'empêcher l'accès au site - le château de Scopont - en revanche, il mettait en garde dès jeudi les participants : "Ils participeront à un rassemblement qui est hors la loi et auquel vont participer des groupes extrêmement violents (...) C'est un message de prudence : ils prennent le risque de se mêler à des groupes violents", annonce-t-il. Pour rappel, la reprise progressive du chantier de l'A69 est en marche depuis mi-juin, après le feu vert donné par la cour administrative d'appel le 28 mai dernier.