Contraceptifs détruits en France par les États-Unis : Emmanuel Macron exhorté à ne pas "se rendre complice"

Contraceptifs détruits en France par les États-Unis : Emmanuel Macron exhorté à ne pas "se rendre complice" Les États-Unis ont pris la décision de détruire en France presque 10 millions de dollars de contraceptifs féminins destinés à l'aide internationale.

C'est 9,7 millions de dollars de produits contraceptifs féminins que les États-Unis veulent détruire. Un stock colossal, notamment de dispositifs intra-utérins (communément appelés stérilets) et d'implants, originellement destiné à l'USAID, l'agence américaine pour le développement international que Donald Trump a démantelée. Ces produits devaient rejoindre l'Afrique.

"Il s'agit d'un acte intentionnel de coercition reproductive" et d'une décision "insensée", a dénoncé vendredi 25 juillet le Planning familial dans une déclaration commune avec la Fédération laïque de centres de planning familial (FLCPF), la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF), Planned Parenthood Federation of America (PPFA), Sensoa Belgique et Countdown 2030 Europe. "Aujourd'hui, des palettes de contraceptifs restent inutilisées dans des entrepôts, notamment à Geel, en Belgique, en attendant d'être détruites. En France, elles seraient déjà programmées pour être incinérées, dans les prochains jours."

La décision américaine est "un affront aux principes fondamentaux de solidarité"

Samedi 26 juillet, les Écologistes ont envoyé une lettre ouverte au président Emmanuel Macron pour l'exhorter à intervenir et ne pas "se rendre complice, même indirectement, de politiques rétrogrades". Les produits "sont toujours utilisables et sont activement recherchés par des acteurs de terrain tels que l'UNFPA ou MSI Reproductive Choices, qui se sont déclarés prêts à les récupérer à leurs frais", est-il écrit dans la lettre. Et d'ajouter : La décision américaine est "un affront aux principes fondamentaux de solidarité, de santé publique et de droits sexuels et reproductifs que la France s'est engagée à défendre".

La porte-parole du département d'État américain a assuré que la décision a été prise "de détruire certains produits contraceptifs abortifs issus de contrats de l'Usaid". "Aucun médicament contre le VIH ni aucun préservatif ne sera détruit", a-t-elle ajouté. Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, les États-Unis refusent de financer toute aide directe ou indirecte aux ONG pratiquant des IVG ou favorisant le planning familial.

Selon Médecins sans Frontières, plusieurs ONG ont proposé aux États-Unis de racheter le stock de produits, "mais le gouvernement américain a décliné ces offres". L'organisation demande à l'entreprise française "qui serait chargée de détruire ces contraceptifs" de refuser.