La DGCCRF alerte sur les fournitures scolaires non conformes : des rappels et des procès-verbaux en pagaille
La rentrée scolaire arrive dans quelques jours. Il est encore temps d'acheter les dernières fournitures. S'il faut bien répondre à la liste demandée par l'école, il est aussi nécessaire de faire attention au choix des produits. La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a d'ailleurs lancé un appel à la vigilance sur le sujet, suite au contrôle de 46 établissements, de grossistes et de détaillants en fournitures scolaires en 2023 et 2024.
Lors de cette enquête, la composition de 31 produits de fournitures scolaires, suspectés de "poser problème", a été inspectée en laboratoire. Il s'agissait surtout de gommes, stylos, marqueurs, surligneurs, colles ou stylos correcteurs. Près de la moitié se sont révélés non conformes (14) dont 9 qui ont même été estimés dangereux pour la santé. Ils contenaient "des substances chimiques en quantités supérieures à la limite réglementaire", a précisé la DGCCRF.
Certains ont été évalués avec un taux de phénoxyéthanol trop élevé, ce qui peut provoquer des lésions oculaires graves alors que d'autres contenaient une grande quantité de propan-1-ol qui est irritant pour les yeux ou encore trop d'octylisothiazolinone, propice aux réactions cutanées. Cela peut se révéler particulièrement dangereux pour les enfants, qui peuvent en ingérer s'ils mâchouillent leur matériel par exemple. La quantité avalée peut aussi être plus rapidement nocive chez ces derniers.

Quels sont les articles concernés ? L'octylisothiazolinone a été retrouvée dans certains "grands surligneurs de couleur jaune et orange", rapporte Le Parisien. Ces produits ont majoritairement fait l'objet de rappels, comme les surligneurs Expertiz d'Aldi. La DGCCRF précise que "les professionnels concernés par les dangerosités ont en général retiré et rappelé les produits en question du marché de façon volontaire", ce qui veut dire qu'ils sont pour la plupart supprimés des rayons. La DGCCRF peut aussi directement intervenir : en Ile-de-France, elle a, par exemple, procédé au retrait de pas moins de 66 221 surligneurs, 18 000 stylos correcteurs, ou encore 6048 stylos, suite à ces analyses.
La DGCCRF a, par ailleurs, déploré l'absence d'avertissements sur les étiquettes et les emballages ; les pictogrammes de danger étaient parfois trop petits, voire inexistants. Il faut toutefois toujours les lire attentivement. D'autres informations étaient à l'inverse présentes alors qu'elles n'étaient pas justifiées, comme la mention "biodégradable" sur de la colle ou "sans substance nocive" pour des gommes. L'administration recommande donc de rester méfiant face aux allégations trop alléchantes.
15 injonctions et 3 procès-verbaux ont été décrétés pour "faire corriger ou sanctionner les manquements les plus graves, par exemple pour la mise sur le marché d'un mélange contenant une substance chimique dangereuse avec un étiquetage non-conforme". Une telle erreur peut engendrer une peine de deux ans d'emprisonnement et une amende de 300 000 euros pour tromperie.