Dans les Yvelines, ces élèves sont privés de cour de récréation par la justice, les parents et les professeurs inquiets
Les récréations sont des moments très importants dans la journée des élèves. Elles leur permettent de se défouler et de faire une pause entre les cours. Pour en profiter pleinement, ils ont besoin d'un lieu bien aménagé et adapté. Or, dans une école des Yvelines, les élèves ont été privés de cour de récréation, et ce depuis la rentrée scolaire.
C'est à l'école Montessori internationale de Maisons-Laffitte, Les Rayons de soleil, que les élèves se retrouvent dans une telle situation. Ils n'ont désormais plus accès à la cour principale et doivent se contenter d'une seconde intérieure, mais qui ne fait que 100 m², soit cinq fois plus petite. Des roulements par groupe de 20 à 25 enfants, âgés de 3 à 11 ans, sont alors organisés, mais les élèves se retrouvent souvent un peu entassés. Des sorties accompagnées au parc plusieurs fois dans la semaine ont été ajoutées pour tenter de compenser.
Que s'est-il passé pour en arriver là ? Une association regroupant cinq copropriétaires voisins a attaqué l'établissement après des échanges infructueux pour tenter de trouver des solutions. En mars 2023, l'établissement a reçu une assignation à comparaitre devant le tribunal judiciaire. Il a fallu attendre juin dernier pour que la décision en défaveur de l'école soit rendue. L'utilisation de la cour de récréation a alors été interdite, sous peine d'une amende de 300 euros par jour de manquement.

Le collectif de voisins dénonçait des "nuisances sonores". "Cet emplacement se révèle totalement inadapté à l'usage de cour d'école en raison de sa proximité immédiate avec les pièces d'habitation de mes clients. Depuis novembre 2020, ils subissent d'importantes nuisances sonores, pouvant durer pendant cinq heures par jour sans discontinuer", a avancé l'avocat du collectif à 78Actu. Il a notamment argumenté que le bruit perturbait les personnes en télétravail et privait d'autres "de la jouissance paisible de leur retraite". Les copropriétaires auraient aussi déploré une baisse de la valeur locative de leur bien et la vue gâchée par l'école.
Le directeur de l'établissement, Tristan Micol, a déclaré auprès de BFMTV avoir été "surpris et choqués" de cette décision comme "100% des parents", inquiétant également le personnel de l'établissement. Il craint même de perdre des élèves. "Si on a des parents qui jugent que leurs enfants ont besoin d'une grande cour de récréation, et qu'on n'en a pas, des familles peuvent se désister. Si l'année prochaine on a 20 désinscrits, l'école va être en grande difficulté", a alerté Tristan Micol.
L'établissement a décidé de faire appel de la décision de justice et a saisi le premier président de la cour d'appel pour pouvoir réutiliser la cour jusqu'au jugement en appel. Le verdict sur le caractère exécutoire est attendu pour le 2 octobre prochain.