Les vieux contrats d'assurance-vie n'ont pas dit leur dernier mot

Les vieux contrats d'assurance-vie n'ont pas dit leur dernier mot Après 10 ans, 15 ans, 20 ans, 30 ans... La tentation de clore son vieux contrat d'assurance-vie devient grande face à de nouveaux contrats plus alléchants. Et ce d'autant plus que le rendement s'affaiblit au fil du temps.

Frais d'entrée, frais de gestion, performance, fiscalité... Il y a un vrai dilemme entre garder un vieux contrat d'assurance-vie ou se laisser séduire par une nouvelle offre. Encore plus quand on sait que les contrats souscrits avant 2000 ne sont pas reconduits tacitement à l'échéance. Si le capital n'est pas réclamé dans les dix ans qui suivent le décès du souscripteur, il est acquis par l'assureur.

Un manque de transparence sur les taux de rendement des vieux contrats

Il faut aussi tenir compte d'un phénomène qui prend de l'ampleur : les assureurs renouvellent régulièrement leur gamme de produits et stoppent la commercialisation d'anciens contrats pour faire la place à de nouvelles offres. Du coup, les assurances-vie qui ne sont plus commercialisées voient leurs taux de rendement s'effilocher au fil du temps. Les compagnies d'assurance préfèrent appliquer des taux plus élevés à leurs nouveaux contrats pour séduire de nouveaux clients. Le sujet est tabou.

A ce jour, il n'existe pas de diffusion d'information sur ces fameux taux proposés sur ces vieux contrats. Impossible de faire la comparaison entre les périodes où ils étaient bien rémunérés et celles où ils sont tombés en désuétude, à moins d'être le titulaire d'un tel contrat. Ce manque de transparence est dommageable. Si les derniers contrats font l'objet de gros efforts pour réduire au maximum les frais, les anciens en sont truffés. Il n'est donc pas permis d'apprécier la qualité d'un contrat sur toute sa durée de vie. Ce qui explique que les vieilles assurances-vie donnent l'impression d'être moins attrayantes.

Les vieux contrats intéressants pour la transmission

En réalité, un ancien contrat peut s'avérer encore assez rentable même avec des taux moins alléchants, en particulier d'un point de vue fiscal. Par exemple, si vous avez souscrit un contrat d'assurance-vie avant 1983, les intérêts générés par les sommes que vous avez placées échappent totalement à l'impôt sur le revenu. Et ce même si vous effectuez encore des versements. Ce qui n'est plus le cas pour une assurance-vie souscrite aujourd'hui. Là, les intérêts sont taxés à l'impôt sur le revenu ou au prélèvement libératoire de 35 % entre quatre et huit ans ou bien de 7,5 % au-delà de huit ans après un abattement annuel de 4 600 euros ou de 9 200 euros pour un couple. Si vous envisagez de piocher dans votre capital, le vieux contrat reste plus attractif qu'un nouveau.

Autre aspect qui peut largement compenser le moindre rendement d'un vieux contrat d'assurance-vie : la transmission du capital à une personne qui n'est pas votre conjoint marié ou pacsé. Par exemple, si vous avez contracté une assurance-vie avant le 20 novembre 1991 et que vous avez effectué des versements avant le 13 octobre 1998, les bénéficiaires n'auront pas de droits de succession à payer sur la totalité du capital qu'ils recevront à votre décès. Avec un contrat plus récent, des droits seront à payer après un abattement de 152 500 euros sur les versements effectués avant l'âge de 70 ans et après un abattement de 30 500 euros pour ceux réalisés après l'âge de 70 ans. Pour un conjoint marié ou pacsé, dans tous les cas, il n'y a aucun droit de succession à payer.

 

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