Une nouvelle règle va entrer en vigueur et pénaliser un peu plus les chômeurs.
Ce n'est nouveau pour personne : le gouvernement veut et va durcir les conditions d'accès au chômage. Un tour de vis pour pousser les personnes sans emploi à vite reprendre une activité, qu'importe leurs aspirations ou compétences. L'essence même de la réforme est ailleurs : travailler. Tandis que les changements sur la durée minimum qu'il faut avoir travaillée pour obtenir le chômage ont déjà été annoncés, un détail sur le montant de l'allocation perçue par les personnes sans emploi est passé sous les radars. Or, celui-ci n'est pas négligeable puisqu'il aura un impact important sur le budget des chômeurs.
Autant le dire tout de suite, ce n'est pas une bonne nouvelle qui s'annonce. Dans la lignée des économies instaurées, le gouvernement entend également raboter sur les versements effectués tous les mois par France Travail : concrètement, les chômeurs vont perdre de l'argent par rapport aux règles actuellement en vigueur. Un nouveau mode de calcul des allocations va être instauré : plus simple, certes, mais plus pénalisant pour les chômeurs.

Actuellement, lorsque l'on se retrouve au chômage, France Travail détermine le montant quotidien qu'il vous verse pour compenser votre perte de revenus et celui-ci est versé autant de fois que le mois compte de jours. Ainsi, l'allocation est multipliée par 28, 30 ou 31 en fonction des mois. Avec la réforme, l'opération sera différente : le montant mensuel de l'allocation-chômage correspondra à 30 jours d'indemnité journalière, qu'importe si le mois compte 28 (ou 29), 30 ou 31 jours ! Tous les mois, les chômeurs recevront donc exactement la même somme.
Si cela peut apparaître comme une simplification, cela va surtout les léser. Concrètement, sur les mois de janvier, mars, mai, juillet, août, octobre et décembre, les chômeurs seront donc amputés d'un jour d'indemnités. En avril, juin, septembre et novembre, cela ne changerait rien. En février, cela rajouterait un ou deux jours d'indemnités en plus. Sur un an, cela ferait donc perdre cinq à six jours d'allocations pour les bénéficiaires, soit 170 à 204€ bruts annuels (le montant médian de l'allocation chômage journalière est de 34€ bruts).
L'idée avait déjà été émises par les organisations patronales au cours de l'automne, mais n'avait, dans un premier temps, pas été retenue par le gouvernement. Or, selon le magazine Capital, cela sera bien instauré à compter du 1er décembre, malgré l'opposition des syndicats. L'objectif d'économies est assumé puisque le calcul a déjà été fait : ce sont 316 millions d'euros économisés chaque année par France Travail.