Les retraités sont encore visés, cette économie explosive fait bien partie des pistes du gouvernement
C'est une piste qui va beaucoup faire parler lors de la présentation du budget 2025, via le projet de loi de finances dévoilé à Bercy par le ministère de l'Economie et des Finances et celui du Budget. Alors que le texte proposé par le gouvernement devra désormais être soumis au Parlement, il comprend quelques pistes d'économies pour réduire les dépenses de l'Etat.
L'une de ces pistes avait déjà "fuité" ces derniers jours et entraîné de nombreuses réactions. Malgré tout, elle figure bien dans le projet final du gouvernement, que Linternaute.com a pu consulter ce jeudi 10 octobre. Il s'agit tout simplement de toucher au portefeuille des retraités via leurs pensions de retraite.
Chaque année, les pensions de base, versées par les Carsat, sont censées augmenter au 1er janvier. Le mécanisme est plutôt simple : l'augmentation correspond au niveau d'inflation enregistré l'année précédente. Au 1er janvier 2025, il était donc possible de prévoir une augmentation correspondant à l'inflation sur l'année 2024. Celle-ci s'établit aujourd'hui en-dessous des 2%, autour de 1,6 à 1,8%. De quoi obtenir une "augmentation" de 13 à 15 euros environ pour une pension de base de 800 euros mensuels. C'est ce qui souvent appelé "l'indexation des retraites sur l'inflation". Ce procédé permet de maintenir le pouvoir d'achat des retraités, années après années.

Cette fois, le gouvernement envisage de retarder de 6 mois cet alignement. Le montant des pensions de retraite sera donc en quelque sorte "gelé" durant le premier semestre de l'année 2025. Ce décalage entraînerait une économie de 4 milliards d'euros pour l'Etat. Revalorisées en juillet, les retraites ne bénéficieraient pas d'un effet rétroactif. Révélée ces derniers jours, sans être confirmée par Michel Barnier lors de son discours de politique générale le 4 octobre dernier, cette piste avait depuis déjà été débattue et même déjà farouchement combattue par plusieurs responsables politiques, dont ceux du Rassemblement National dont le vote pourrait fortement peser au Palais Bourbon.
Marine Le Pen l'avait évoquée sur son compte X dès le 5 octobre. "Décaler l'indexation des retraites, c'est voler à nos aînés des milliards d'euros de pouvoir d'achat. Je refuserai cette mesure d'autant plus mesquine qu'elle fuite au lendemain du discours de Michel Barnier, silencieux sur cette manœuvre déjà utilisée par François Hollande et Emmanuel Macron", tonnait la cheffe de file du RN. Sa sortie avait entraîné une réponse du Premier ministre, se disant "ouvert à d'autres idées pour trouver d'autres moyens", "dans la discussion parlementaire à venir". Promesse tenue puisque, une semaine plus tard, cette piste figure bien dans le texte du gouvernement qui présentera son projet de loi à la commission des finances de l'Assemblée nationale dès le 11 octobre. Il promet d'être l'un des points les plus commentés du projet...