Licenciés pour avoir laissé leur ordinateur en veille trop longtemps : cette banque se sépare de 1000 salariés
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Licenciés pour avoir laissé leur ordinateur en veille trop longtemps : cette banque se sépare de 1000 salariés

Selon l'entreprise, une enquête interne a permis de détecter de nombreux épisodes d'inactivité prolongée. Elle juge donc que les salariés concernés affiche une trop faible productivité.

En vogue depuis la pandémie de Covid-19, le télétravail est depuis à la fois salué et remis en cause, notamment par certaines entreprises. Si ce mode de fonctionnement offre une flexibilité appréciée des employés, il soulève également des questions sur le maintien de la productivité et le contrôle de l'activité des télétravailleurs. La dernière décision d'une grande banque ne passera donc pas inaperçue !

Après avoir constaté de longues périodes d'inactivité sur les ordinateurs professionnels de certains collaborateurs lors des journées de télétravail, l'établissement bancaire a pris la décision de licencier plus d'un millier d'entre eux ! Cette mesure, justifiée par la direction comme un moyen de garantir l'efficacité du modèle hybride alliant présentiel et télétravail, s'appuie sur un rapport interne de productivité.

Selon ce document, élaboré au cours des six derniers mois, des déconnexions allant jusqu'à quatre heures sans activité enregistrée et des périodes où l'ordinateur restait allumé mais n'affichait aucune activité ont été constatées. Dans un communiqué relayé par Les Echos, la banque affirme avoir réalisé une "évaluation minutieuse des conduites relatives au télétravail. Dans certains cas, des conduites incompatibles avec nos principes reposant sur la confiance, ont été identifiées ".

L'établissement n'est pas une petite agence bancaire puisque Itaú est la plus grande banque privée du Brésil. Elle emploie 95 000 personnes dont 85 000 au Brésil. "Le télétravail a apporté de nouvelles opportunités, mais aussi de nouveaux défis de gestion, explique une source au sein de la banque. "Notre devoir est de nous assurer que les ressources de l'entreprise sont utilisées au mieux." Itaú souligne que le suivi de l'activité des équipements informatiques a été déterminant pour évaluer la performance des employés en télétravail.

Cette décision a immédiatement suscité de vives réactions parmi les représentants des salariés. La Fédération des employés de banque de São Paulo dénonce un "critère simpliste" qui ne tient pas compte de la complexité du travail à distance. "Le fait qu'un ordinateur n'enregistre aucune activité pendant une période prolongée ne signifie pas nécessairement que l'employé ne travaille pas. Il peut être en réunion téléphonique, consulter des documents imprimés, coordonner des tâches avec l'équipe, ou même résoudre des problèmes de connexion", argue un porte-parole syndical.

Le syndicat demande davantage de précisions sur les moyens mis en place pour enregistrer les connexions, soupçonnant une surveillance organisée. Pour les salariés concernés, la pilule semble difficile à avaler. "C'est comme s'ils nous traitaient comme les 'paresseux d'Itaú !' ", s'indigne l'un des concernés, cité par Les Echos. "On ressent une très grande injustice".