Les mauvais conducteurs ont toujours de "bonnes" excuses !
Motard au sein de la préfecture de police de Paris, Alexandre Despretz estime avoir parcouru plus de 100 000 kilomètres dans l’exercice de son métier. Ce policier a donc une foultitude d’anecdotes sur son métier et, petite originalité, les compile dans un carnet avant de les publier. C'est l'objet de son dernier ouvrage "Les bonnes excuses des mauvais conducteurs", paru aux éditions du Cherche-Midi. Alcoolémie, vitesse, feu grillé ou encore téléphone au volant, toutes les infractions sont source des meilleures… et surtout des pires justifications des conducteurs pris en flagrant délit. Après deux ouvrages déjà publiés ("Brèves de volant" en 2011 et 2012), Alexandre Despretz peut désormais aussi compter sur ses collègues qui lui transmettent leurs perles ! L’imagination des conducteurs s’avère sans limites. Les perles s’enchaînent dans l’ouvrage présenté sous forme de dictionnaire thématique. Certaines excuses sont mignonnes (bien que tout aussi dangereuses) comme celle de cet enfant de 8 ans trahissant le mensonge de sa grand-mère qui a "oublié" de boucler la ceinture de son petit-fils. "Je viens juste de redémarrer monsieur l’agent, il a eu envie de faire pipi…"Mais non mamie, j’ai pas eu envie", rétorque le petit garçon ! D’autres sont plus insolites voire incompréhensibles : "Bah alors monsieur, on ne s’arrête pas au feu rouge ? -J’peux pas je suis carrossier." Le policier n’a toujours pas saisi cette justification ! Retrouvez notre top 20 des pires excuses des conducteurs.
Trois questions à Alexandre Despretz, l'auteur de "Les bonnes excuses des mauvais conducteurs"
Linternaute.com : Comment compilez-vous toutes ces histoires ?
Alexandre Despretz : Je les note sur le moment pour conserver tout le propos et le bon ton. Sinon, j’ai de sympathiques collègues qui pensent à moi et m’envoient leurs expériences. J’en ai même eu d’autres pays, notamment du Canada qui présente un code de la route similaire au nôtre. Depuis trois ans, je suis aussi en contact avec des animateurs de stages de récupération de points. Ce sont les mêmes que l’on retrouve, souvent des "infractionnistes" même si ce n’est pas un terme que j’aime employer, ou des personnes qui se croient tout permis, affranchis des règles et qui, une fois leur solde de points bien entamé, viennent en stage. Les animateurs retrouvent les mêmes cas de figure, les mêmes excuses. L’une des meilleures ? "Quand on grille un feu, c’est la priorité à droite qui s’applique !"
A la lecture de ces perles, on imagine qu’il est parfois difficile de retenir un fou rire face à l’audace, l’imagination débordante ou le culot de certains automobilistes contrôlés ?
Je crois que tous les policiers n’y prêtent pas attention. Nous sommes dans le cadre de notre métier et il faut garder du recul et du discernement pour prendre la bonne décision, savoir si cela mérite ou non de dresser un procès-verbal. Mais c’est vrai que c’est parfois difficile face à une histoire rocambolesque, totalement inventée... Surtout quand on se voit contraint de demander à l’auteur de la répéter !
Vous travaillez également avec la Sécurité Routière, souhaitez-vous aussi par le biais de cet ouvrage faire de la prévention par l’humour ?
Je travaille avec la Sécurité Routière dans le cadre de l’adaptation de mes livres en BD. La sortie est prévue pour la fin de l’année. L’idée n’est pas de critiquer l’institution ou se moquer mais au contraire de coller au plus juste de ce que je souhaite faire, c’est-à-dire mettre en avant la spontanéité et le comportement des conducteurs. Je participe aussi à des clips de prévention de Sécurité routière, l’un d’entre eux a remporté un prix au dernier Festival mondial du Film de Sécurité Routière à Casablanca.