A bras ouverts : le nouveau film de Christian Clavier fait polémique
[Mis à jour le 5 avril 2017 à 16h08] La polémique éclate de toute part. Le nouveau film réunissant le trio Christian Clavier, Ary Abittan et Philippe de Chauveron (ensemble dans "Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu ?"), vient de sortir sur les écrans et ne fait vraiment pas l'unanimité. "A Bras ouverts" met en scène un intellectuel humaniste Jean-Etienne Fougerole, contraint d'accueillir le Rom Babik et toute sa famille, pour être cohérent avec l'engagement de son nouveau livre portant sur le vivre ensemble. Avant même sa sortie, cette comédie est bien loin de faire l'unanimité. Considéré comme raciste, stigmatisante, ratée et caricaturale, "A Bras ouverts" enflamme les journalistes et les cinéphiles. Sur le plateau de "C à vous" l'es acteurs français défendent le film de Philippe de Chauveron, assurant qu'aujourd'hui en France, on ne pourrait plus rire de rien : "Est-ce qu'on se permettrait de faire Rabbi Jacob aujourd'hui? Et Papy fait de la résistance, on dirait que le film est contre la Résistance, peut-être bien" clame Christian Clavier. Son collègue Ary Abittan vole à son secours en ajoutant que "certains s'imaginaient que nous allions nous moquer des Roms. Ça n'était évidemment pas le cas. On rit avec, on ne rit pas contre. Nous voulions faire un film bienveillant".
Les arguments ne convainquent pas et ne suffisent pas à calmer les tensions. Le "bobo de la gauche caviar" (dixit Christian Clavier lui-même) est alors envahi de personnages encombrants, dérangeants, à des années lumières de son style de vie. "A Bras ouverts" est rempli de clichés qui ne font rire personne : caravanes, animaux de ferme, analphabétisation, saleté, violence, vol... autant d'a priori détestables regroupés dans le jardin de Jean-Etienne Fougerole. Le malaise s'installe et bon nombre de journalistes pointent du doigt cette comédie totalement à côté de la plaque. Catherine Balle du Parisien conclut de la sorte :
"Avec de la tendresse et de l'empathie, le film aurait peut-être évité le racisme. Mais Babik et sa famille sont de plus en plus répugnants, antipathiques, même effrayants. Brosser une image aussi détestable d'une communauté déjà largement stigmatisée s'avère d'autant plus choquant que le propos est porté par un réalisateur très populaire. Et par l'un des comédiens français les plus talentueux — également coproducteur de cette "comédie" qui n'a vraiment rien de drôle. "
Les critiques ne s'arrêtent malheureusement pas là. Thomas Sotinel, journaliste de Le Monde, ne mâche pas non plus ses mots : "Aussi désuet que nauséabond. [...] Rien qui échappe aux définitions les plus restrictives du racisme." Philippe Lagouche de La Voix du Nord quant à lui, dépeint un tableau nettement plus politisé : "De quoi faire vomir le sympathisant de gauche, ricaner le cynique de droite et emballer le bleu Marine." Hendy Bicaise de Slate débute sa critique par un cinglant "Ce n'est pas seulement un mauvais film, c'est une œuvre inacceptable. S'appuyant sur une représentation abjecte de la communauté Rom, on ne pourrait que le déplorer. Sous ses atours de comédie populaire et enjouée, le film est un objet dangereux qu'il convient de combattre." Un départ peu encourageant qui n'est pas prêt d’atténuer le scandale. A Bras Ouverts - Sortie Cinéma le 5 avril 2017